Stellantis : revirement sur les licenciements prévus dans une usine

Alors que l’usine Jeep de Toledo, dans l’Ohio, semblait promise à des réductions drastiques, un changement de stratégie de Stellantis vient bouleverser les prévisions. Mais quels sont les véritables enjeux derrière ce revirement ?

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Par Grégoire Hernandez Publié le 24 décembre 2024 à 9h29
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Stellantis : revirement sur les licenciements prévus dans une usine - © Economie Matin
20 %Les ventes de Jeep avaient plongé de 20 % au troisième trimestre 2023.

Le géant automobile Stellantis semblait engagé dans une logique implacable de réduction des coûts, entraînant des décisions difficiles pour ses salariés. Pourtant, un virage inattendu a redonné espoir à des milliers de familles dans l’Ohio. Quels sont les signaux qui ont poussé Stellantis à revoir ses plans ?

Stellantis : un plan social qui a fait trembler l’Ohio

Début novembre 2024, Stellantis annonçait une restructuration majeure pour son usine Jeep à Toledo, dans l'Ohio. La nouvelle était brutale : 1 100 employés risquaient la mise en disponibilité, et 400 autres devaient être transférés à un prestataire externe. Ces mesures étaient justifiées par le groupe comme nécessaires pour « retrouver » la compétitivité, alors que les ventes de Jeep avaient plongé de 20 % au troisième trimestre 2023. Avec un chiffre d’affaires en chute libre en Amérique du Nord (-42 %, à 12,4 milliards d’euros), l’urgence économique semblait dicter une telle décision.

Le départ du directeur général Carlos Tavares, début décembre 2024, a marqué un tournant décisif. Sous l’impulsion d’un nouveau management intérimaire, Stellantis a profondément revu sa stratégie en Amérique du Nord. « Aucun employé ne sera mis en disponibilité à compter du 5 janvier », a déclaré un porte-parole du groupe à l'AFP, précisant que tous les salariés seraient attendus après le Nouvel An. Cette volte-face serait motivée par une réduction des rotations de production et des ajustements internes pour éviter les licenciements.

Une stratégie sous haute pression

Pour Kevin Gotinsky, directeur du syndicat UAW au sein de Stellantis, ce revirement est une lueur d’espoir. Dans une lettre adressée aux membres du syndicat, il a affirmé que « l’on va vers la bonne direction ». Ce soutien est crucial dans une région où l’industrie automobile est un pilier économique et social. L’annonce initiale avait suscité une vive inquiétude, non seulement chez les employés, mais aussi parmi les sous-traitants et les communautés locales qui dépendent largement de cette activité.

Ce retournement de situation intervient dans un contexte délicat pour Stellantis, né de la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA en 2021 et comptait 258 000 salariés dans le monde fin 2023. Entre la nécessité de rassurer les gouvernements européens sur ses engagements industriels et celle de redresser son activité en Amérique du Nord, le groupe joue une partie complexe. Réduire les stocks de véhicules tout en préservant les emplois est un défi stratégique, mais la survie de cette usine emblématique en dépend.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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