Le groupe automobile Stellantis a entamé le processus de succession pour remplacer son directeur-général, Carlos Tavares, dont le mandat s’achève en 2026. Une réunion du conseil d’administration se tiendra en octobre pour discuter de cette transition, alors que les résultats financiers du groupe, notamment en Amérique du Nord, soulèvent des inquiétudes.
Stellantis : qui pour remplacer Carlos Tavares ?
Stellantis, le géant de l'automobile né de la fusion entre PSA et FCA, prépare d'ores et déjà l’après-Carlos Tavares. Selon des informations confirmées par le groupe franco-italo-américain, un processus de succession a été lancé pour assurer une transition fluide au poste de directeur-général. Cette démarche, bien que courante pour une entreprise de cette envergure, intervient à un moment où des tensions internes sur la gestion du marché nord-américain commencent à se faire sentir.
Le processus de succession engagé à la tête de Stellantis
Le conseil d'administration de Stellantis, sous la présidence de John Elkann, se réunira début octobre au siège américain du groupe, à Auburn Hills, près de Detroit. L'ordre du jour de cette réunion inclura la recherche d’un successeur pour Carlos Tavares, en poste depuis la création du groupe en 2021. Pour l'heure, aucun changement immédiat n'est prévu, mais l'anticipation est jugée cruciale compte tenu de l'importance stratégique du poste de directeur-général.
Carlos Tavares, en place depuis 2021, est reconnu pour avoir orchestré la fusion entre PSA et FCA, formant ainsi Stellantis. Cette opération a permis au groupe de devenir un acteur incontournable de l’industrie automobile mondiale, avec un portefeuille de marques emblématiques comme Peugeot, Citroën, Fiat, Jeep et Opel. Cependant, la gestion actuelle du marché nord-américain suscite des doutes.
Selon Bloomberg, John Elkann se montre de plus en plus critique à l’égard de la situation commerciale de Stellantis aux États-Unis, une région cruciale pour le groupe. Les résultats financiers publiés en juillet 2024 révèlent une chute des ventes de 18 % en Amérique du Nord, comparé au premier semestre 2023. Cette région, souvent considérée comme la « machine à cash » du constructeur, peine à maintenir sa dynamique, impactant gravement les résultats du groupe.
Des résultats décevants en Amérique du Nord
Carlos Tavares avait lui-même reconnu en juillet que le groupe traversait une « période de transition très chahutée » et avait promis une amélioration dès le second semestre. Cette période est marquée par des pénuries temporaires de production, liées au renouvellement de modèles phares comme le pickup Ram 1500 et le SUV Peugeot 3008. Le bénéfice net du groupe s'est effondré de 48 %, passant de 10,9 milliards d'euros début 2023 à 5,6 milliards au premier semestre 2024. Cette baisse des performances, notamment aux États-Unis, alimente les spéculations sur un remplacement de Carlos Tavares.
Carlos Tavares, qui avait bénéficié d'une augmentation significative de son salaire après une année 2023 exceptionnelle, voit désormais son avenir à la tête de Stellantis remis en question. La déception du conseil d'administration face aux performances nord-américaines pourrait précipiter son départ. Toutefois, l’échéance de son mandat, prévue pour janvier 2026, laisse du temps pour organiser cette succession.
Le président John Elkann ne cache pas son ambition de trouver un remplaçant à Tavares, mais la tâche pourrait s'avérer délicate à court terme. Si les résultats du second semestre 2024, attendus avec impatience, n’inversent pas la tendance, les discussions autour de la succession s’intensifieront. La possibilité d’un renouvellement du mandat de Carlos Tavares n’est pas exclue, selon Bloomberg, bien que sa reconduction dépendra fortement des performances financières à venir.