Prenez-vite rendez-vous chez votre dentiste : à compter du 1er octobre 2023 vous payerez plus cher vos soins bucco-dentaires.
Soins dentaires : la facture fera encore plus mal en octobre 2023
La Sécurité sociale va transférer une partie des remboursements de soins dentaires aux complémentaires
À compter du 1er octobre, les soins dentaires ne seront plus autant remboursés par la Sécurité sociale. Nombreux sont ceux qui redoutent de devoir mettre la main au porte-monnaie pour des soins souvent coûteux. Cette mesure s'inscrit dans une dynamique de transfert des charges des soins dentaires en faisant porter une partie plus importante du remboursement sur les mutuelles et assurances complémentaires santé. Le but ? Réduire les dépenses de l'Assurance maladie de 500 millions d'euros par an.
À partir du 1er octobre 2023, l'Assurance maladie ne prendra plus que 55 à 65 % du remboursement des soins dentaires, contre 70 % actuellement. Pour Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale d’assurance maladie « il ne s’agit pas d’une baisse du remboursement, mais d’une répartition différente ». Dans cette mesure, le gouvernement vise en particulier les jeunes qui ont entre 3 et 24 ans, âge où les examens bucco-dentaires doivent jusqu'à présent s'effectuer tous les ans. Néanmoins, cette nouvelle mesure à été prise comme un coup de massue par les complémentaires santé. « Ce n’est pas à la hauteur des enjeux », cette mesure est « unilatérale » et « technocratique », elle « ne va pas permettre d’accompagner la transformation du système de santé, ni de répondre au virage préventif », déplore Éric Chenu, président de la Mutualité française.
Les cotisations des mutuelles vont augmenter
« Est-ce vrai que les soins dentaires seront moins bien pris en charge ? », s'interroge un Français auprès de nos confrères de TF1. La réponse est malheureusement affirmative. En effet, les mutuelles n'auront d'autres choix que de répercuter leur prise en charge des soins dentaires sur le montant de leurs cotisations. Plusieurs d'entre elles ont d'ailleurs déjà emboîté le pas avec une première augmentation de près de 5 %, comme le rapportent nos confrères de TF1. Pour les 5 % de Français qui ne disposent pas d'assurance complémentaire santé (environ 3 millions de personnes concernées), le montant non remboursé variera entre 35 à 45 %. Cela concerne toutes sortes d'interventions bucco-dentaires : du détartrage à la dévitalisation d'une dent, en passant par le traitement d'une carie, sans oublier les interventions nécessitant une opération chirurgicale.
« Cette mesure va-t-elle améliorer la santé bucco-dentaire des Français ? Non. Cette mesure va-t-elle favoriser la prévention bucco-dentaire ? Non. Cette mesure contribue-t-elle à améliorer le pouvoir d'achat dont le Gouvernement s'est fait une priorité ? Non », fustige l'Union dentaire. L'une des solutions proposées par le syndicat de l'Union dentaire est d'abaisser le délai entre les examens pour les jeunes qui ont entre 3 et 24 ans à 3 ans, au lieu d'un an actuellement. Une solution que le ministère de la Santé semble garder sous le coude. Cette nouvelle mesure risque d'affecter l'accessibilité des soins dentaires en France.