L’écho d’un mécontentement général retentit à la suite de la déclaration de la Sécurité sociale ce vendredi 16 juin 2023. Dès le 1ᵉʳ octobre, le soutien financier de l’Assurance maladie pour les soins dentaires tombera de 70% à 60%. Cette mesure suscite une vague d’interrogations concernant le futur des soins bucco-dentaires.
Soins dentaires : préparez-vous à dépenser plus dès octobre
Le transfert des coûts vers les complémentaires santé
Le déremboursement des soins dentaires signifie que les complémentaires santé, les mutuelles et les assureurs devront combler l'écart. Le ticket modérateur - la part des dépenses restant à charge aux patients mais généralement couverte par les mutuelles - augmentera donc de 30% à 40%.
Alors que la Mutualité française craint une hausse des tarifs, le ministère de la Santé et de la prévention reste silencieux. Cependant, il insiste sur le fait que ce transfert ne génère ni coût supplémentaire pour les assurés, ni perte de revenus pour les cabinets dentaires.
Conséquences de cette baisse de remboursement
Le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) met en garde contre les conséquences potentielles sur les cotisations. Selon sa déléguée générale, Marie-Laure Dreyfuss, cette décision aura un impact certain. Eric Chenut, président de la Mutualité française, critique également la mesure qu'il qualifie de « unilatérale » et « technocratique ».
L'Union dentaire qualifie cette décision de « mesure comptable » avec des conséquences médicales, sociales et économiques potentiellement négatives. Ils se demandent si cette mesure améliorera la santé bucco-dentaire des Français, favorisera la prévention bucco-dentaire, ou même améliorera le pouvoir d'achat. « Plus de prévention pour les patients, c'est moins de dépenses dans les prothèses dentaires et cela fait partie de nos objectifs principaux », a déclaré le Ministère de la santé et de la prévention dans des propos rapportés par le site Actu.fr.
Priorité à la jeunesse : une stratégie à double tranchant ?
La priorité de ce changement est clairement affichée par le ministère de la Santé : il s'agit avant tout des jeunes, en particulier ceux âgés de 3 à 24 ans. Les professionnels de la santé dentaire suggèrent une transition d'un examen remboursé tous les trois ans à un examen annuel pour cette tranche d'âge. Face à cela, le ministère admet simplement que cette proposition fait partie des options en cours d'examen.
Cependant, l'incertitude demeure quant à la faisabilité de cette réforme. En effet, les discussions en cours entre l'Assurance maladie et divers secteurs professionnels, y compris les dentistes, pourraient aboutir à une nouvelle convention d'ici la fin juillet. Or, cette situation pourrait faire grimper la facture, d'où la nécessité d'une analyse approfondie des coûts potentiels.