La SNCF met fin à une période de largesses salariales. Alors que l’inflation s’apaise, la direction de l’entreprise ferroviaire prévient les cheminots : les augmentations généreuses des dernières années appartiennent au passé.
Hausses de salaires à la SNCF : vers un conflit avec les cheminots ?
Un changement radical après trois années d'augmentations généreuses
Depuis 2022, la SNCF a multiplié les efforts pour préserver le pouvoir d'achat de ses cheminots, notamment en raison d'une inflation galopante avoisinant les 5 %. Les bas salaires ont bénéficié d'une hausse de rémunération de 21 %, bien supérieure à celle du SMIC (10 points de plus !). Cependant, la direction affirme aujourd'hui qu'il est temps de mettre fin à cette générosité. Pour 2025, l'entreprise prévoit de s'aligner sur les prévisions de la Banque de France avec une augmentation de seulement 1,5 %.
Les syndicats, notamment SUD-Rail, CGT-Cheminots et Unsa-Ferroviaire, se retrouvent dans une situation délicate. Comment justifier de nouvelles grèves, alors que la rémunération moyenne des cheminots a augmenté plus rapidement que celle de la plupart des Français ? Leurs revendications se concentrent sur l'intégration des primes dans le calcul des pensions et une augmentation de 400 euros pour tous. Néanmoins, ils avancent moins sereinement que d'habitude, ils sont conscients que le public pourrait les percevoir comme des "nantis qui bloquent tout le pays" pour des acquis déjà supérieurs à la moyenne nationale.
SNCF/cheminots : tout un débat sur les primes
Les salaires à la SNCF ne se limitent pas à une rémunération de base. Une multitude de primes (de traction, de résidence, de nuit) vient compléter les salaires. Mais ces primes, variables et souvent ponctuelles, ne sont pas prises en compte dans les calculs des retraites. La direction, quant à elle, met en avant les hausses moyennes de 17 % sur trois ans pour souligner l'effort consenti. Pourtant, les syndicats rétorquent que les primes, elles, restent inconstantes et insuffisamment pérennes.
Avec la menace de grèves dès décembre 2024, les négociations annuelles de la SNCF risquent de peser lourd dans la balance. La mobilisation des cheminots sera un test de leur capacité à obtenir gain de cause face à une direction qui campe sur sa position. Le risque de grève prolongée en période de fêtes met à l'épreuve la patience du public, déjà lassé des conflits récurrents. « La direction doit reconnaître la technicité de nos métiers », martèle Sud-Rail, réclamant une revalorisation des primes de travail. Un bras de fer s'annonce.