SFR perd toujours des centaines de milliers d’abonnés par trimestre

SFR : encore plus de 400.000 abonnés perdus en trois mois

SFR a perdu 343 000 abonnés mobiles et 87 000 clients fixes au cours du deuxième trimestre de 2024. Désormais, l'opérateur ne compte plus que 19,624 millions d'abonnés mobiles, après être passé sous la barre des 20 millions au premier trimestre 2024, et 6,227 millions de clients fixes.

Ces pertes importantes s'inscrivent dans une tendance de long terme, marquée par une érosion continue de la base d'abonnés de l'opérateur. Au premier trimestre 2024, SFR avait déjà perdu 487 000 abonnés mobiles et 77 000 clients box. Et l’opérateur a perdu 315 000 clients mobiles et 158 000 abonnés box sur l'ensemble de l'année 2023.

SFR voit son chiffre d’affaires chuter

Cette baisse des abonnés s'est inévitablement répercutée sur les résultats financiers de l'opérateur. Le chiffre d'affaires de SFR a reculé de 5,2 % au deuxième trimestre 2024 par rapport à la même période de l'année précédente, s'établissant à 2,542 milliards d'euros. Parallèlement, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a diminué de 7,5 %, atteignant 913 millions d'euros.

Cette détérioration des performances financières est d'autant plus préoccupante que SFR fait face à une dette nette de 24,4 milliards d'euros à la fin de ce deuxième trimestre 2024, un niveau qui contraint l'entreprise à envisager des mesures de désendettement drastiques.

Altice : la dette colossale ne se réduit pas

Altice France, la maison mère de SFR, a clairement indiqué que la réduction de cette dette constituait un objectif prioritaire pour l'année 2024. En mars 2024, l'entreprise avait annoncé son intention de ramener son niveau d'endettement à un seuil « bien en dessous » de 4 fois son Ebitda, contre plus de 6 fois actuellement. Toutefois, les efforts de désendettement sont freinés par la baisse des revenus et la perte continue d'abonnés.

Pour tenter de redresser la barre, Altice et son dirigeant, le milliardaire Patrick Drahi, a déjà engagé plusieurs initiatives de désendettement, notamment la vente de sa filiale Teads, spécialisée dans la publicité en ligne, à la société israélienne Outbrain pour un milliard de dollars. Une transaction qui devrait être finalisée au premier trimestre 2025, et qui s'ajoute à la cession de la branche médias d'Altice France (BFMTV, RMC) au groupe CMA CGM pour 1,55 milliard d'euros, ainsi qu'à la vente de ses centres de données à la banque Morgan Stanley pour 530 millions d'euros.

Ces difficultés financières sont exacerbées par un scandale de corruption impliquant Armando Pereira, dirigeant de la filiale portugaise et cofondateur du groupe Altice, accusé d'avoir mis en place un réseau de fournisseurs douteux dans le but de détourner d'importantes sommes d'argent. Sans compter l’exil fiscal de Patrick Drahi, dont la holding Altice est basée au Luxembourg pour payer moins d’impôt.