SFAM et Indexia : la chute de l’empire de Sadri Fegaier

Le parquet de Paris a demandé la mise en liquidation judiciaire de quatre société de l’empire Indexia, dont la holding Indexia Group, moins de trois semaines après la liquidation de l’assureur SFAM. Criblées de dettes, massivement accusées d’escroquerie (le groupe, spécialisé dans l’assurance affinitaire, était devenu le champion des prélèvements indus, impossibles à stopper), les sociétés de Sadri Fegaier ne devraient pas survivre à la tempête. La fin d’une success story à la française, dont l’issue ne pouvait qu’être tragique.

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Par Rédacteur Publié le 18 mai 2024 à 8h00
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SFAM et Indexia : la chute de l’empire de Sadri Fegaier - © Economie Matin
10 MILLIONS €La SFAM avait été condamnée en 2019 à une amende de 10 millions d'euros.

Le 24 avril 2024, le Tribunal de Commerce de Paris a placé la Société Française d'Assurances Multirisques (SFAM) en liquidation judiciaire, à la demande de l’Urssaf Rhône-Alpes, pour 11,76 millions d’euros de créances non versées. L’assureur affinitaire SFAM est l’entité historique de la holding Indexia, qui avait changé de nom en 2021 pour tenter de faire oublier les scandales à répétition qui s’attachait à elle.

La SFAM et Indexia, champions des prélèvements indus

La SFAM se présentait comme un assureur affinitaire, qui proposait d’assurer un appareil électronique contre la casse ou le vol, contre une somme à régler tous les mois. Mais la société s’était fait une spécialité d’ajouter des offres, des contrats ou des clauses, dès lors qu’elle disposait d’une autorisation de prélèvement d’un client. Et elle ne prenait en général pas en cause les demandes d’annulation ou de suppression de prélèvement. Ces pratiques ont conduit à une condamnation en 2019 à une amende de 10 millions d’euros.

La nouvelle dénomination, Indexia, n’a pas changé la stratégie du groupe, et les prélèvements indus ont continué de se multiplier, au gré de différentes offres d’assurance ou de cashback, provoquant une deuxième enquête de la DGCCRF. Dans ce cadre, six sociétés du groupe Indexia (dont SFAM, Hubside, Foriou et Serena), ainsi que leur PDG-fondateur Sadri Fegaier ont été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris, pour un procès qui devrait se tenir en septembre 2024.

Après la SFAM, Indexia et Husbide menacés de liquidation judiciaire

Reste à savoir s’il restera une seule société encore en vie à cette date. Car, le 10 mai 2024, le parquet de Paris a demandé la mise en liquidation judiciaire des quatre sociétés Indexia Group, Indexia Développement, Hubside et Hubside Recycle. Le tribunal de commerce de Paris va statuer sur leur sort le 22 mai 2024.

Car, en plus de ces pratiques commerciales tenant plus de l’escroquerie, il semble que la gestion financière d’Indexia laisse à désirer. Les salariés des différentes filiales du groupe dénoncent des arriérés de salaire depuis fin 2023. Les scandales à répétition, l’interdiction faite à la société, en avril 2023, de commercialiser des contrats d’assurance, ont dû écorner sa rentabilité, précipitant le groupe vers la faillite.

Sadri Fegaier, une success story en plein crash

Il semble loin le temps où les médias vantaient la réussite de Sadri Fegaier, ses origines modestes, sa force de travail, et la success story qui avait fait de lui « le plus jeune milliardaire de France ». Même alors que les pratiques douteuses de la SFAM étaient déjà connues, l’homme continuait d’être érigé en modèle de l’entreprenariat français.

Hubside Store, la filiale d’Indexia dédiée aux magasins d’appareils électroniques neufs et reconditionnés, se présentant comme un acteur de l’économie circulaire, avait même été sélectionnée en 2022 pour faire partie du programme French Tech Next 40/120, parrainé par l’État français – alors même que les pratiques de la société étaient bien connues et que ces magasins proposaient régulièrement à leurs clients des contrats d’assurance ou de cashback aux prélèvements impossibles à arrêter.

Il reste les clients floués. Ceux que la SFAM a arnaqué peuvent déclarer leur créance au tribunal de commerce, pour espérer un remboursement dans le cadre de la liquidation judiciaire – mais les chances sont minces, voire inexistantes. Ceux qui ont eu maille à partir avec les autres entités du groupe peuvent se joindre à la procédure collective, avant le procès de septembre 2024, à moins qu’une liquidation judiciaire précoce ne déclenche la même procédure que pour la SFAM. Dans tous les cas, les chances de récupérer leur argent est (extrêmement) faible. Les préjudices se comptent pourtant en centaine, parfois en millier, et même, pour les cas les plus grave, en dizaine de milliers d’euros.

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1 commentaire on «SFAM et Indexia : la chute de l’empire de Sadri Fegaier»

  • Encore un site / une entreprise où il est quasi impossible de stopper les prélèvements. Il semble y en avoir de plus en plus.

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