À compter du 1er décembre 2024, les ordonnances pour deux opioïdes, le Tramadol et la codéine, seront plus strictes. Plus sécurisée, cette mesure a été initiée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé suite à une enquête. Elle vise à améliorer l’addictovigilance.
Santé : les ordonnances pour le Tramadol et la codéine vont bientôt changer
Une ordonnance sécurisée dès décembre 2024
À compter du 1er décembre 2024, une nouvelle réglementation impose que les médicaments contenant du Tramadol ou de la codéine soient délivrés uniquement sous ordonnance sécurisée. Ce type d’ordonnance, déjà utilisé pour d'autres substances telle que la morphine, se distingue par des éléments infalsifiables tels qu’un filigrane et des informations du prescripteur imprimées en bleu, ainsi que d'un code-barres antifraude, et un grammage spécifique du papier.
Autre changement commele précise l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) : la réglementation limitera la durée de prescription à 12 semaines maximum - ce qui était déjà le cas depuis 2020 pour le Tramadol - après quoi, une nouvelle ordonnance sera requise. tous les médicaments composé de codéine étaient déjà soumis à unr ordonnance depuis 2017. Cette décision intervient suite à une enquête de l’ANSM qui a rencensé 457 ordonnances de Tramadol flasifiées en 2022, et 416 pour la codéine, ces médicaments étant souvent utilisés de manière détournée, soit comme sédatif (Tramadol), ce qui en fait, « une drogue à bas coût ».
Addictovigilance : prévenir les abus d’opioïdes
Le Tramadol et la codéine, bien qu’efficaces dans le traitement des douleurs modérées à sévères, sont classés parmi les opioïdes, terme qui désigne les substances qui ont un risques élevés de dépendance. Selon les données de 2015 de la Haute Autorité de Santé (HAS) , pas moins de 10 millions de Français, soit 17,1% de la population, avaient reçu une prescription d’opioïdes. En raison de ces chiffres, les autorités sanitaires ont décidé de mettre en place diverses mesures afin de renforcer l'addictovigilance en France. En 2022, l’ANSM a signalé 14 décès liés au Tramadol et 6 à la codéine.
En encadrant plus strictement la distribution de ces médicaments, les autorités espèrent réduire le nombre d’abus. Comme le précise enfin l'ANSM, cette décision s'inscrit dans la continuité des actions engagées depuis 2017, soit depuis que la codéine a été retirée de la vente libre.