Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié le 25 avril 2024, tire la sonnette d’alarme sur la consommation d’alcool et de cigarettes électroniques chez les adolescents en Europe, atteignant des niveaux particulièrement préoccupants.
Santé : les adolescents picolent et fument de plus en plus tôt
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Modifié le 25 avril 2024 à 10h30
20%des jeunes de 15 ans ont déjà été fortement saouls.
Une consommation de tabac et d'alcool de plus en plus précoce
Le dernier rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dévoile des chiffres très préoccupants sur les habitudes de consommation d'alcool et de cigarettes électroniques chez les adolescents européens, en particulier ceux âgés de 11 à 15 ans. Hans Kluge, directeur régional de l'OMS en Europe, décrit cette situation comme une « grave menace pour la santé publique ». Selon l'étude de l'OMS qui a été menée sur 280.000 jeunes en Europe, en Asie centrale et au Canada, plus de la moitié des jeunes de 15 ans (57%) ont consommé de l'alcool au moins une fois et près de quatre jeunes sur 10 en boivent dans un intervalle de moins de 30 jours. Pis encore, 1 adolescent sur 10 a déjà été saoul. Cela concerne 5% des jeunes de moins de 13 ans et 20% des moins de 15 ans. Le rapport montre également que la consommation d'alcool chez les jeunes filles semble rattraper, voire dépasser, celle des garçons dans certaines régions.
La consommation de tabac chez les adolescents est tout aussi inquiétante. Si le rapport de l'OMS note une baisse globale du tabagisme traditionnel, il démontre une montée préoccupante de l'utilisation des cigarettes électroniques. En effet, bien que le tabagisme chez les adolescents ait légèrement reculé (13 % des 11-15 ans ont fumé en 2022, deux points de moins qu'il y a quatre ans), l'utilisation des cigarettes électroniques est en hausse : 32% des jeunes de 15 ans ont déjà utilisé une cigarette électronique, avec 20% l'ayant fait dans le mois précédant l'enquête.
Une tendance exacerbée par le Covid-19
Le rapport indique clairement un lien entre cette consommation précoce chez les jeunes et la pandémie de Covid-19, ces derniers ayant été plus souvent en ligne et donc plus exposés à la publicité pour l'alcool et les e-cigarettes. « Ces résultats soulignent à quel point l'alcool est disponible et normalisé et montrent qu'il est urgent de prendre de meilleures mesures politiques pour protéger les enfants et les jeunes de ses méfaits », insiste Hans Kluge, qui ne manque pas de rappeler qu’« adopter des comportements à risque pendant l'adolescence peut influer sur le comportement à l'âge adulte, la consommation de substances psychoactives à un âge précoce étant liée à un risque plus élevé d'accoutumance ».
Pour contrer cette tendance, l'OMS insiste sur la nécessité de renforcer les politiques publiques : augmenter les taxes sur ces produits, limiter les points de vente, réduire la publicité ciblée vers les jeunes, et interdire les saveurs attrayantes des cigarettes électroniques. Plusieurs pays tels que le Royaume-Uni ont pris les devants. Nos voisins outre-Manche envisagent en effet d'interdire toute vente de tabac aux personnes nées après 2009.