Face à des scandales et une baisse de sa capitalisation boursière, le géant suisse Nestlé se réorganise sous l’impulsion de son nouveau directeur général, Laurent Freixe. Le groupe mise sur la refonte de son activité eaux et boissons haut de gamme pour regagner la confiance des investisseurs et retrouver une croissance durable.
San Pellegrino, Perrier : le grand remaniement des eaux chez Nestlé
Après une année marquée par des turbulences, notamment le scandale des pizzas Buitoni et des accusations de pratiques illégales dans ses activités d’eaux minérales, Nestlé s’engage dans une profonde réorganisation. Laurent Freixe, qui a pris les commandes en septembre 2024, a présenté un plan d’action détaillé lors d’un séminaire destiné aux investisseurs le 19 novembre.
La réorganisation de Nestlé sous haute tension
L’une des décisions phares est la création, dès janvier 2025, d’une entité distincte pour les eaux et boissons premium, confiée à Muriel Lienau, actuelle directrice générale de Nestlé Waters Europe. Parmi les marques concernées figurent des piliers comme San Pellegrino, Perrier ou encore Acqua Panna. Cette entité pourrait faire l’objet de partenariats stratégiques, voire d’un désengagement partiel. « Il s’agira notamment d’explorer les possibilités de partenariat pour permettre à ces marques emblématiques d’atteindre leur plein potentiel », a précisé Nestlé dans un communiqué.
Cette refonte s’inscrit dans une stratégie globale baptisée « forward to basics », visant à recentrer le groupe sur ses forces historiques : excellence opérationnelle, focalisation client et croissance rentable.
Reprendre pied après une année difficile
Sur le plan financier, Nestlé affiche des objectifs mesurés mais ambitieux. Le groupe table sur une croissance organique des ventes de 2 % en 2024, et vise une progression à moyen terme de 4 %, tout en maintenant une marge opérationnelle de 17 %. Ces prévisions s’accompagnent d’une augmentation de 9 % des investissements publicitaires et marketing d’ici 2025, financée par des économies structurelles de 2,5 milliards de francs suisses à horizon 2027.
Ces annonces surviennent alors que Nestlé a perdu 20 % de sa capitalisation boursière en un an, et que le cours de son action est tombé à son plus bas niveau depuis six ans. Laurent Freixe, reconnu pour sa capacité à stabiliser des activités en difficulté, devra également restaurer la confiance des consommateurs, ébranlée par la hausse des prix et une perception négative de certaines marques.
Dans ce contexte, le nouveau directeur général mise sur une accélération des initiatives numériques et une intégration renforcée du développement durable dans les activités du groupe. « Nous devons être plus agiles et efficaces pour offrir de la valeur à toutes nos parties prenantes », a-t-il déclaré.