Salaire : Bruno Le Maire ne connaît pas… l’écart réel entre brut et net

L’écart entre le salaire brut et net selon Bruno Le Maire

Dans son livre "La voie française", Bruno Le Maire soulève une question épineuse : l'écart entre le salaire brut et net en France, qu'il estime entre 40% et 50%. Une déclaration audacieuse qui interroge sur le financement du modèle social hexagonal. Derrière ces chiffres se cache une réalité complexe, façonnée par les cotisations sociales, la CSG et la CRDS. Ces prélèvements, essentiels au financement de notre protection sociale, grignotent une part non négligeable du salaire brut. Toutefois, des experts tempèrent les propos du ministre, évoquant une moyenne de prélèvements autour de 20 % à 25 %, bien loin donc des 50 % mentionnés.

La distinction entre le net et le "super brut" est cruciale ici. Si le calcul classique du net se base sur le brut diminué des cotisations salariales, Bruno Le Maire évoque le "super brut", incluant aussi les cotisations patronales selon son cabinet. Cette nuance apporte un éclairage différent sur l'écart salarial, rendant la déclaration du ministre plus compréhensible mais aussi plus contestée.

Entre malentendu et stratégie politique

Peut-on parler d'un simple lapsus de Bruno Le Maire ou d'une volonté de souligner le poids des charges sur le travail ? Certains experts penchent pour une confusion courante, où le prélèvement à la source, visible sur la fiche de paie depuis 2019, serait amalgamé avec les cotisations. Cette erreur de perception alimente le débat sur l'écart entre le salaire net et brut, déjà complexe.

La proposition d'une TVA sociale comme solution pour réduire cet écart révèle une volonté de repenser le financement du modèle social. Inspirée par des prédécesseurs politiques, cette idée vise à alléger les charges pesant sur le travail en les compensant par une hausse de la TVA. Il s'agit donc d'un positionnement politique de Bruno Le Maire.