Les « pouches », ces petits sachets de nicotine sans tabac, vivent leurs derniers jours en France. Leurs interdictions seront actées dans les prochaines semaines, selon Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé
Santé : la ministre veut enlever les sachets de nicotine de la bouche des ados
Sachets de nicotine : une addiction différente, mais bien réelle
De plus en plus populaire, les sachets de nicotine appelés « pouches » s’invitent discrètement dans le quotidien des jeunes. D’apparence anodine, ils se placent entre la gencive et la lèvre, diffusant une dose de nicotine sans tabac. À première vue, ce substitut pourrait apparaître comme une alternative moins nocive au tabac. Pourtant, la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq alerte dans un entretien au Parisien le 29 octobre 2024 : le marketing de ces produits cible directement les jeunes. Entre goûts fruités et couleurs attractives, ces pouches séduisent un public toujours plus jeune. Selon la ministre, les centres anti-poisons sont submergés d’appels concernant des symptômes de « syndromes nicotiniques aigus » chez les adolescents, incluant vomissements, convulsions et, dans les cas les plus graves, des troubles de la conscience.
Symptômes fréquents | Effets sur la santé |
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Vomissements | Intoxication aigüe |
Convulsions | Convulsions |
Hypotension | Hypotension |
Troubles de la conscience | Danger potentiel pour le cerveau |
Contrairement à la cigarette, qui délivre la nicotine en « coups de fouet », selon le professeur Bertrand Dautzenberg, tabacologue à l'institut Arthur Vernes à Paris, les pouches agiraient comme des « caresses de nicotine ». Ce phénomène est plus subtil, mais non sans risque, car la nicotine demeure une substance addictive, propulsant les jeunes consommateurs dans un cercle vicieux. L'attrait de ce produit semble reposer sur son accessibilité et ses prix abordables : les pouches se vendent environ 5 euros pour un lot de 20 sachets, bien moins onéreux que d’autres formes de nicotine. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2023, soulignant que ces pouches ne sont actuellement soumis à aucune réglementation spécifique en Europe.
Une stratégie marketing axée sur les jeunes
Loin de se limiter aux sachets de nicotine, ce type de produit a aussi ses déclinaisons sous forme de gommes et de billes, que la ministre souhaite également interdire. Cette stratégie globale vise à endiguer un marketing de plus en plus agressif sur les réseaux sociaux. Selon un rapport de l'Anses, ces produits connaissent une grosse visibilité auprès des jeunes, d'autant plus avec des influenceurs qui partagent leur expérience des pouches. Le gouvernement projette de lancer une campagne de sensibilisation pour informer le jeune public sur les dangers de ces produits, une mesure complémentaire pour enrayer cette nouvelle mode. Geneviève Darrieussecq souhaite ainsi enrayer les tentatives d’entreprises qui « capturent » de nouveaux consommateurs parmi les plus jeunes.
Outre l'interdiction des pouches, la ministre a également mentionné son intention d'arrêter la commercialisation des « puffs », ces cigarettes électroniques jetables, qui séduisent particulièrement les jeunes pour leur simplicité d’utilisation et leurs saveurs variées. Darrieussecq espère interdire les puffs d'ici à la fin de l’année 2024, suite à l’accord de la Commission européenne pour encadrer leur distribution. Ces décisions font partie d’un ensemble de mesures visant à protéger la jeunesse des dangers de la nicotine sous toutes ses formes.