Faire les courses, en France, devient de plus en plus compliqué. D’un côté, les prix de l’alimentation sont en forte hausse, de l’autre… encore faut-il les trouver !
Dominique Schelcher, président du distributeur Système U, tire en effet la sonnette d’alarme concernant l’approvisionnement en produits alimentaires en France. Les tensions sont au plus haut… et le taux de rupture explose.
Les pénuries se multiplient dans l’alimentation
Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le 23 octobre 2022, Dominique Schelcher revient sur les tensions qui frappent son entreprise. Et une cause est clairement identifiée : la guerre en Ukraine. Elle « perturbe la chaîne agroalimentaire durablement et profondément », explique-t-il.
Résultat : le taux de rupture de stock, dans le secteur de l’alimentation, est en forte hausse. « C’est préoccupant », s’inquiète le président de Système U. Il avance « un taux de 10-12% » en termes de rupture.
Or, ce taux est cinq à six fois plus élevé qu’en temps normal, preuve que loin de se réduire, les tensions augmentent. Pour les Français, la conséquence est simple : il y a moins de produits alimentaires dans les rayons des supermarchés. Le risque de voir les étals se vider est réel.
La pire crise depuis 50 ans ?
Pour bien comprendre la situation actuelle, provoquée par la guerre en Ukraine, Dominique Schelcher la compare aux pénuries connues durant la pandémie de Covid-19. Les rayons étaient alors vides, à cause des restrictions sanitaires et notamment des fermetures des ports. Mais la crise actuelle est « bien plus grave que pendant la pandémie », souligne-t-il dans le JDD.
« Nous n'avons jamais connu, en tout cas pas depuis plus de cinquante ans, une crise comparable à celle d'aujourd'hui. » Pour lui, la situation est critique : « tout peut basculer très vite ».
Bien évidemment, ces tensions sur l'approvisionnement ont une autre conséquence : elles poussent vers le haut le prix des produits alimentaires, et donc l'inflation. En octobre 2022, sur un an, plusieurs catégories de produits vendus en supermarché ont connu une inflation de plus de 10%, allant même jusqu'à 30% pour la viande surgelée.