Les routes françaises se trouvent aujourd’hui dans un état alarmant. Entre gestion déficiente et fonds insuffisants, ce réseau vital nécessite une réhabilitation urgente pour garantir la sécurité de tous.
Les routes françaises se dégradent fortement
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Publié le 18 avril 2024 à 9h30
Routes françaises : elles se dégradent depuis dix ans
Le constat est sans appel : près de 20% des routes en France sont jugées en mauvais état. Ce chiffre est issu du rapport 2021 de l’Observatoire national de la route. En moins de dix ans, la France a perdu 18 places dans le classement des réseaux les mieux entretenus du monde, loin derrière le trio de tête composé de Singapour, des Pays-Bas et de la Suisse. L'association de la Ligue des conducteurs alerte sur cette situation critique, soulignant que même « toutes les routes sont concernées », à l'exception des autoroutes, mieux entretenues grâce à leur gestion contractuelle avec l'État.
Les collectivités locales et les départements se heurtent à un mur financier pour maintenir le réseau routier en bon état. Avec un budget stagnant et des aides étatiques réduites, les petites municipalités, comme Langon en Gironde, peinent à couvrir les frais d'entretien. Sur 1,1 million de kilomètres de routes, 705 000 kilomètres dépendent des municipalités, 380 000 kilomètres des départements et 12 000 kilomètres pour l'État. L’Association des départements de France pointe une distribution inégale des ressources, où « seulement 1% des routes bénéficient de 99% des recettes de péage ».
Encore plus mortel que l'alcool
Le mauvais état des routes n'est pas sans conséquences aussi sur la sécurité des usagers. Selon Alexandra Legendre pour BFMTV, porte-parole de la Ligue des conducteurs, « dans 30% des accidents mortels, le facteur infrastructure est mis en cause », un taux bien supérieur à celui des accidents mortels causés par l'alcool. La dégradation continue du réseau routier augmente non seulement le risque d'accidents, mais également les coûts associés à ces derniers.
Face à cette crise, des initiatives sont prises pour signaler et traiter les zones à risque. L’application Activ' Route et les cartographies des infrastructures exposées aux risques climatiques permettent par exemple une meilleure gestion des réparations. Le prochain événement clé sera les Assises de la route en juin 2024, organisées par l’Association des départements de France, pour discuter d'un nouveau modèle économique pour l'entretien des routes.