Politique : si le RN arrive au pouvoir, la dette publique ne risque pas de baisser !

Le Rassemblement national (RN) n’a jamais été aussi proche du pouvoir. Le parti présidé par Jordan Bardella est en tête des sondages pour remporter les élections législatives anticipées le 7 juillet 2024. Mais son programme économique est-il vraiment réalisable ? Ce dernier est évalué à plus de 100 milliards d’euros par an et pourrait aggraver la dette nationale déjà colossale.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Grégoire Hernandez Publié le 14 juin 2024 à 11h00
rn-au-pouvoir-politique-dette-publique
67 %Le programme du Rassemblement National, s'il était appliqué, pourrait augmenter le déficit public de plus de 67 %.

RN : un programme économique qui risque d'être très coûteux

Le programme économique du RN, comme l'affirme Emmanuel Macron, représente une dépense de 100 milliards d'euros par an. Cette somme impressionnante englobe diverses promesses électorales, allant de l'augmentation du pouvoir d'achat pour les Français à la révision des politiques de retraite, notamment la baisse de l'âge légal du départ à la retraite. Si ce programme peut séduire des millions de Français à première vue, il faut néanmoins rappeler que le pays est endetté et pas qu'un peu. Avec une dette publique qui atteint des sommets, chaque nouvelle dépense doit être minutieusement examinée. L'impact de telles mesures sur l'économie française pourrait être drastique, et certains experts parlent même de "bombe potentielle" pour les finances publiques. Alors que six Français sur dix souhaitent prioriser le rétablissement des finances publiques, le programme du Rassemblement National, s'il était appliqué, pourrait augmenter le déficit public de plus de 67 %.

Le parti présidé par Jordan Bardella, qui pourrait devenir le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la Vᵉ République si le RN remporte les élections législatives, promet une revalorisation significative des petites retraites, un geste qui séduira sans doute de nombreux électeurs. Toutefois, le financement de telles mesures reste flou. L'augmentation du pouvoir d'achat implique forcément des baisses d'impôts et une augmentation de certaines aides sociales. Mais avec quel argent ? Ces promesses électorales nécessiteraient environ 30 milliards d'euros.

Des dépenses mal calculées ?

Je ne vous apprends rien si je vous dis que l'immigration est un thème central du programme du RN. Le parti propose des mesures strictes pour réduire l'immigration dans le pays, pensant que cela allégera notamment les dépenses publiques. Le RN a annoncé que les économies liées à la réduction de l'immigration pourraient atteindre 55 milliards d'euros, mais l'institut Montaigne parle de seulement 10 milliards d'euros. Le RN propose aussi de réduire la TVA sur les carburants, l'électricité, le gaz et le fioul domestique de 20 % à 5,5 %. Cette mesure, bien que favorable au pouvoir d'achat, entraînerait une perte de 10 milliards d'euros par an pour l'État. De plus, elle pourrait encourager la consommation d'énergies fossiles, avec un impact environnemental négatif.

Enfin, la question la plus pressante reste celle de la soutenabilité de la dette. Avec un programme évalué à 100 milliards d'euros par an selon l'Institut Montaigne en 2022, la France pourrait se diriger vers un endettement insoutenable. Les critiques soulignent que ces dépenses non financées pourraient pousser le pays vers une crise budgétaire majeure. Jean-Philippe Tanguy, membre du Bureau national du Rassemblement National, a cependant émis des réserves sur les études de l'Institut Montaigne sur Capital : « L’Institut Montaigne… Le même qui a validé les programmes d’Emmanuel Macron pour les élections présidentielles de 2017 et de 2022, avec les brillants résultats que l’on connaît ».

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «Politique : si le RN arrive au pouvoir, la dette publique ne risque pas de baisser !»

Laisser un commentaire

* Champs requis