Après des années de restrictions dues au Covid-19, le secteur de la restauration en France a connu une forte reprise en 2022. Cependant, cette croissance cache des disparités importantes et soulève des questions quant à la durabilité de cette tendance.
Restaurants : le chiffre d’affaires en hausse de 13,6%
Un bon « cru » pour les restaurants indépendants, bilan contrasté pour les chaînes
Bonne nouvelle pour le secteur de la restauration : l'année 2022 a marqué une reprise historique, avec une augmentation de 13,6% du chiffre d'affaires par rapport à 2019, dernière année avant l’épidémie de Covid-19. Et pour cause : on assiste à une hausse simultanée de trois indicateurs : le chiffre d'affaires, le ticket moyen et le temps passé à manger, révèle le cabinet Gira Conseil en exclusivité aux médias France Snacking et Les Échos.
Les restaurants indépendants (qui constituent la majorité des établissements de restauration), ont connu une croissance impressionnante de 15%. Les chaînes de restauration, elles, ont vu leur chiffre d’affaires évoluer de façon très disparate, avec un déclin pour 30% d’entre elles, malgré une hausse moyenne de 22% pour l’ensemble des chaînes.
Restauration : l’avenir est incertain pour de nombreux établissements
La croissance a également été contrastée à travers différents sous-secteurs, avec une forte progression dans les circuits alternatifs, comme les boulangeries et les lieux de transit, et une baisse dans la restauration collective, affectée par le télétravail et le retour du déjeuner à domicile. Malgré la vitalité globale du secteur, des préoccupations se posent concernant la saturation du marché et la possible instabilité à venir, en particulier avec une hausse attendue des défaillances à partir de 2023 et surtout de 2024. L'augmentation des prix et la réduction des portions ont également conduit à une réduction du budget consacré aux restaurants par les consommateurs, fait encore savoir Gira Conseil.
En 2023, la tendance à la croissance se maintient, malgré des signes d'essoufflement en mars et avril. Les prévisions restent optimistes, bien que les défis liés à l'inflation et à la saturation du marché persistent. La livraison, bien que gagnant en popularité, n'est pas encore devenue un réflexe pour la majorité des consommateurs. Gira Conseil estime néanmoins que, malgré les défis, il s’agit d’un filon toujours porteur, offrant de nouvelles opportunités.