Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation nationale, a annoncé le report des épreuves de spécialité du baccalauréat de mars à juin. Alors que certains éducateurs et universitaires craignent que cette décision perturbe la sélection sur Parcoursup, d’autres semblent moins alarmistes. Quel est véritablement l’impact de cette décision sur l’orientation des futurs étudiants ?
Le report des épreuves de spécialités du bac : un impact limité sur Parcoursup ?
Le monde éducatif divisé par ce report
Les épreuves de spécialité devaient initialement avoir lieu en mars comme cette année et comptaient pour 32% de la note finale du bac. Ces épreuves étaient, pour certains acteurs du monde éducatif comme Stéphane Braconnier, président de l’université Paris-Panthéon-Assas, une façon objective d'évaluer le potentiel des étudiants pour leurs études supérieures. Leur disparition du processus Parcoursup est vue comme une perte d'un outil précieux d'orientation. Dès lors, l'appréciation des dossiers des candidats pourrait se complexifier, se fiant davantage au contrôle continu, qui ne reflète pas toujours le niveau réel des étudiants (bien que celui-ci compte pour 40% de la note finale du baccalauréat).
Malgré ces inquiétudes, certains responsables pédagogiques se montrent moins alarmistes. Emmanuel Perrin, directeur de Polytech Lyon, et Laurent Milland, directeur de l'Institut universitaire de technologie Poitiers-Niort-Châtellerault, estiment tous deux que l'absence de ces notes de spécialité ne sera pas catastrophique pour la sélection des candidats. Milland va même jusqu'à dire que le report des épreuves à juin pourrait éviter aux étudiants de se démobiliser prématurément en pensant avoir déjà obtenu leur baccalauréat.
Une pluralité de processus de sélection sur Parcoursup
De toute évidence, la sélection sur Parcoursup ne se limite pas aux seules notes scolaires. Les bulletins de première et de terminale, les appréciations des enseignants, et bien d'autres facteurs comme la motivation des candidats ou un éventuel concours continueront à jouer un rôle clé dans les décisions d'admission. Des écoles comme l'École d'ingénieurs généraliste du numérique (EFREI) ou l'Essca, une école de commerce post-bac, affirment même que les notes de spécialité n'avaient qu'une influence limitée sur leur processus de sélection.
En somme, si le report des épreuves de spécialité du bac à juin entraîne certainement des ajustements dans le processus d'orientation, il ne semble pas pour autant que le ciel va s'effondrer sur Parcoursup.