Question à 500 milliards d’euros. Faut-il dépenser pour isoler les logements pour ne pas chauffer ou pour produire plus d’électricité pour chauffer sans isoler ?

C’est la question à 500 milliards d’euros que personne ne se pose ou n’ose poser. Et comme ce singe, il y a de quoi se gratter la tête !!

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Par Charles Sannat Publié le 11 janvier 2023 à 10h24
Renovation Energetique Chauffage Cout Depense Argent
Question à 500 milliards d’euros. Faut-il dépenser pour isoler les logements pour ne pas chauffer ou pour produire plus d’électricité pour chauffer sans isoler ? - © Economie Matin
8%8% de la population de l'UE ne peut pas se chauffer convenablement.

Vous me connaissez, j’aime particulièrement poser ce type de question car cela alimente le débat et permet de faire avancer la réflexion de tous pour prendre collectivement les meilleures décisions pour notre avenir.

Force est de constater que nous sommes prisonniers d’une logique intellectuelle.

Celle de la rénovation thermique des logements, des DPE (foireux) et autres audits thermiques qui ne serviront à rien ou à pas grand chose.

Nous sommes prisonniers de cette logique et pourtant il existe des alternatives intellectuelles évidentes dans la manière même de poser le problème et donc bien évidemment dans les réponses que nous pouvons y apporter.

Faut-il dépenser pour isoler les logements pour ne pas chauffer ou pour produire plus d’électricité pour chauffer ?

Pourquoi vous poser cette question ? Parce que c’est une question essentielle pour notre avenir économique et financier. L’idée c’est de protéger le climat, de ne pas vivre dans la misère et de faire les bons choix financiers et technologiques. C’est loin d’être évident.

Si aujourd’hui nombreux sont ceux à regretter le nucléaire, en 2011 après l’accident majeur de Fukushima, plus personne ne voulait entendre parler du nucléaire ! Les écologistes bien évidemment, mais aussi beaucoup de gens qui avaient pris peur et avec de bonnes raisons !

Faire les bons choix n’est jamais facile, avoir une vision n’est jamais simple, et ne pas se laisser obscurcir la réflexion par des idéologies de toutes sortes est encore plus compliqué.

La rénovation thermique ne sert à rien selon une étude anglaise

Le journal Marianne ici cite une étude anglaise. « À moyen terme, l’isolation des passoires thermiques est inefficace, selon une étude britannique
La première recherche s’intéressant à l’effet de l’isolation des logements révèle que la baisse de la consommation d’énergie par ménage est faible. En Grande-Bretagne, les économies d’énergie disparaissent entre deux et quatre ans après une rénovation.

Alors effectivement, factuellement, les économies d’énergie réalisées après rénovation sont très faibles et pourtant nous parlons ici de centaines de milliards dépensés sans doute pour rien ou pas grand-chose.

En gros, pour paraphraser notre phare du Palais, la rénovation, ça coûte un pognon de dingue et ça ne sert à rien. Il faut donc évidemment revoir notre stratégie et vite, car chaque mois qui passe coûte très cher à la collectivité.

Mais ce n’est pas tout.

Alors si rénover pour 300 milliards ne sert à rien, autant dépenser 200 milliards pour construire 20 réacteurs nucléaires et chauffer tout le monde avec des pompe à chaleur… ou des radiateurs électriques en fonction des zones climatiques concernées. Le nucléaire n’émettant aucun CO², nous sauverons le climat, sans se geler et à moindre coût qu’en isolant et en se chauffant mal !

Pour les Belges mieux vaut chauffer les corps que les logements…

Comme nous l’apprend le site France Info ici, « pour faire des économies d’énergie, une expérience belge vise à chauffer les corps plutôt que les maisons : « L’idée c’est de mettre toujours plusieurs couches »
Chauffer les corps plutôt que les maisons, c’est le projet SlowHeat, pour mieux survivre à l’hiver. Une expérimentation étonnante menée par des chercheurs belges. » Et c’est exactement comme cela que nous vivions tous dans le monde entier avant l’arrivée dans les années 60 du chauffage central généralement au fioul. Souvenez-vous. Si aujourd’hui pyjamas, pantoufles, bonnet de nuit ou robes de chambre ne servent plus à grand-chose dans des appartements surchauffés, c’était en réalité nos habits de nuit. De vrais habits de nuits pour ne pas avoir froid et pour chauffer les corps à une époque où nous n’étions pas capables, hormis quelques très riches nobles ou bourgeois, de chauffer les maisons !

Alors pourquoi isoler des maisons que nos ancêtres n’ont jamais… chauffées ? Est-ce de l’écologie que de vouloir à tout prix chauffer des maisons ? Est-ce un confort que nous devons rechercher alors que nous pouvons tout simplement mettre un pull, un bonnet de nuit et une robe de chambre ?

Ces deux exemples n’émettent pas de CO² !

Je vous ai pris volontairement deux exemples totalement opposés.

Dans un cas nous construisons des capacités supplémentaires de production électriques (on peut rajouter quelques barrages aux centrales nucléaires) et il n’y a plus aucun problème pour chauffer nos maisons que nous n’avons même pas besoin d’isoler. Non seulement cela ne coûtera pas plus cher, mais même moins cher que de tout isoler (et souvent mal) et en plus nous ne polluerons pas plus voire, moins si nous passons tout le monde à l’électrique et que nous terminons avec les chaudières au gaz et au fioul !

Dans l’autre cas, nous décidons de ne plus chauffer ou très peu… là encore il n’y a aucune problème du coup, de production d’électricité, tout le monde en robe de chambre et on chauffe au mieux à 16°. On pollue moins, on sauve la planète et on n’ennuie personne avec des travaux inutiles. Après tout nos ancêtres vivaient très bien dans tous ces vieux logements sans les chauffer une bougie à la main en se couchant avec les poules…

Tout doit se discuter, les chiffres, l’écologie et les solutions que nous mettons en œuvre !

Vous voyez qu’ici avec ces deux alternatives à la rénovation énergétique, je ne conteste même pas la nécessité de réduire le CO², ces deux solutions sont bien meilleures en CO² que ce que  propose la rénovation thermique de tous nos bâtiments qui est, en réalité, la plus mauvaise solution puisque :

1/ le bilan carbone des travaux est mauvais et désastreux.

2/ On consomme toujours presque autant d’énergie après rénovation et les effets sont très faibles.

3/ Tout cela coûte un « pognon de dingue » pour une utilité très marginale.

Quand tout le monde pense pareil plus personne ne pense!

C’est une logique implacable. Quand tout le monde pense la même chose, plus personne ne pense et en France, plus personne ne pense.

Il y a des totems. Partout.

Impossible d’émettre une pensée un peu différente ou dérangeante.

Prière de répéter les mantras gouvernementaux ou d’ONG.

Il faut faire des DPE (foireux), rénover thermiquement des logements.

Cela ne se discute pas.

Il faut sauver la planète.

Cela ne se discute pas.

Pourtant, tout doit pouvoir se discuter, car les solutions pour arriver à un même résultat sont souvent plus nombreuses qu’il n’y paraît.

On doit évidemment pouvoir discuter des alternatives possibles, c’est à ce prix intellectuel que l’on évite de payer le prix financier et que l’on évite l’effondrement !

Je peux vous certifier, qu’avec les bonnes décisions, les bons raisonnements et que si ce pays se remet à penser alors, la vitesse de notre redressement pourrait en surprendre plus d’un.

Factuellement il est possible de ne pas isoler plus et chauffer mieux… avec plus de centrales nucléaires et moins de CO² et pour moins cher que la rénovation thermique.

Si l’on ne veut rien dépenser, on ne rénove pas et on ne chauffe pas et bonnet de nuit pour tout le monde. Toujours moins de CO².

C’est à nous de choisir ce que nous voulons faire croître et décroître.

Dans tous les cas, il n’y a aucune fatalité. Aucune.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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