La SNCF va réaliser une rénovation des TGV majeure visant à prolonger la durée de vie des rames de dix ans. L’investissement est majeur, mais il s’agit de répondre à la demande des voyageurs toujours plus nombreux à emprunter les trains.
Rénovation des TGV : le programme « botox » de la SNCF
Le programme « Botox » de la SNCF a été officiellement dévoilé dans le but de prolonger la durée de vie des TGV. Selon Alain Krakovitch, directeur de TGV et d’Intercités, « Cent quatre rames verront leur durée de vie allongée ». Ce programme, qui fait partie intégrante de la rénovation des TGV, nécessitera un investissement considérable compris entre 500 millions et 1 milliard d'euros. Les rames en aluminium, résistantes à la corrosion, bénéficieront d'une prolongation de dix ans. En revanche, les rames en acier seront prolongées de deux à six ans. Les détails du calendrier des travaux sont précis : « Il faut compter un an d'études puis de deux semaines à un mois de travail pour allonger la durée de vie de deux à six ans d’une rame TGV et trois ans d'études puis quatre à six mois de travaux pour aller jusqu’à dix ans », ajoute le dirigeant.
Une rénovation des TGV qui va coûter cher
La sécurité occupe une place centrale dans la rénovation des TGV à travers le programme « Botox ». « Ce programme doit être mené 100 % en sécurité », martèle Alain Krakovitch. Le programme inclut une inspection rigoureuse des pièces essentielles comme les freins, le moteur et les bougies. Les premières rames rénovées, ou « botoxées », seront mises en circulation à partir de 2026. Pour les rames prolongées de deux à six ans, la rénovation des TGV portera sur le remplacement des sièges, des accoudoirs et des prises de courant. Les toilettes et le bar seront également rénovés. Dans le cas des rames prolongées de dix ans, l'intérieur sera totalement refait selon les standards du TGV Atlantique.
La SNCF victime de son succès
Alors que le besoin de transport ferroviaire ne cesse de croître, la SNCF peine à répondre à la demande. Un record de 24 millions de passagers sur les grandes lignes a été atteint cet été, et l'entreprise aurait pu vendre 15 % à 20 % de billets supplémentaires si elle avait eu plus de places disponibles. Cette situation a contribué à l'augmentation des tarifs, ce qui n'est pas sans conséquences sur l'opinion publique. Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, précise que l'entreprise n'a pas la capacité économique de commander davantage de nouvelles rames de TGV M à Alstom, bien que 115 soient déjà prévues pour une livraison entre fin 2024 et 2032.