Le groupe Renault a publié des résultats encourageants pour le troisième trimestre, dans un contexte de marché automobile européen difficile. Grâce à sa nouvelle gamme de véhicules et une stratégie axée sur la montée en gamme, le constructeur français se prépare à un rebond important d’ici la fin de l’année 2024. Le marché boursier a salué ces performances, tandis que Renault maintient ses ambitions pour l’année à venir.
Renault résiste dans un marché automobile en crise
Renault a dévoilé un chiffre d'affaires en hausse de 1,8% par rapport à l’année précédente, atteignant 10,7 milliards d'euros au troisième trimestre. Ce résultat, supérieur aux attentes du marché, s’explique en partie par le lancement de plusieurs modèles phares, dont le SUV Symbioz, le Renault Rafale, ainsi que le Dacia Duster renouvelé.
Une légère croissance soutenue par les lancements
La direction de Renault, par la voix de son directeur financier Thierry Piéton, a souligné l’importance de cette « offensive de produits » qui commence à porter ses fruits, avec des résultats significativement meilleurs que ceux de la concurrence, notamment Volkswagen, Stellantis et BMW, qui ont tous dû réviser leurs prévisions à la baisse.
Le marché boursier a également réagi positivement : l'action Renault a grimpé de plus de 6% à la Bourse de Paris dans la matinée suivant cette annonce. Le groupe se distingue ainsi dans un secteur automobile en pleine contraction, frappé par une baisse de la demande et des difficultés de production.
Renault reste confiant quant à ses objectifs pour l’année 2024. La direction maintient sa prévision d’une marge opérationnelle supérieure à 7,5% et d’un flux de trésorerie disponible au-delà de 2,5 milliards d’euros. Cette ambition repose en grande partie sur la poursuite de la montée en gamme amorcée ces derniers mois.
Des défis à venir pour l'électrique chez Renault
Malgré la baisse des prix observée sur le marché, Renault a choisi de maintenir ses tarifs et de miser sur l’équipement plus complet de ses véhicules, au lieu de céder à la tentation des rabais. Cette stratégie, combinée à un calendrier de lancements étoffé, est censée générer une « forte croissance » d'ici la fin de l’année 2024, selon Thierry Piéton.
Parmi les nouveautés très attendues figure la R5 électrique, lancée en septembre, et qui devrait s’accélérer au premier semestre 2025 avec des versions plus abordables. Renault table aussi sur le renouvellement de son SUV Captur et le lancement d’un nouveau modèle Dacia, le Bigster, prévu pour début 2025. Ce SUV, plus imposant et plus cher que le Duster, vient compléter une offre de véhicules visant à attirer une clientèle en quête de voitures plus spacieuses et mieux équipées.
Cependant, le chemin vers l'électrification complète du parc Renault n'est pas sans obstacles. Le constructeur a atteint un « point bas » dans ses ventes de véhicules électriques, avec seulement 7,6% des ventes réalisées dans ce segment au troisième trimestre. L'arrêt de modèles historiques comme la Zoe et la Twingo a contribué à ce ralentissement. Néanmoins, Renault se prépare activement à respecter les nouvelles normes européennes de CO2, tout en continuant de proposer des modèles hybrides qui rencontrent un vif succès, surtout en Europe, où la marque se positionne comme leader derrière Toyota.