Voitures thermiques : la fin en 2035 ? Renault n’y croit pas

Le patron de Renault, Luca de Meo, s’est exprimé à Les Échos sur les défis posés par l’interdiction des moteurs thermiques prévue pour 2035 en Europe. Face à un calendrier qu’il juge « compliqué », il appelle à plus de souplesse pour éviter de compromettre la transition énergétique et l’industrie automobile européenne.

Grégoire Hernandez
Par Grégoire Hernandez Publié le 22 juillet 2024 à 9h00
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Voitures thermiques : la fin en 2035 ? Renault n’y croit pas - © Economie Matin
7 %Actuellement, la majorité des pays européens n'ont pas dépassé les 7 % de part de marché pour les véhicules électriques.

Voitures électriques : les parts de marché ne dépassent pas les 15 %

L'objectif européen d'interdire les ventes de voitures thermiques d'ici à 2035 se heurte à quelques difficultés, selon Luca de Meo, le PDG de Renault. La présidente réélue de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réaffirmé l'objectif de la fin des moteurs thermiques en 2035 le 18 juillet 2024. Mais pour lui, passer de 10 % à 100 % de parts de marché pour les véhicules électriques en seulement douze ans est « vraiment très compliqué ». Il faudrait plutôt viser l'année 2040. Il souligne que l'industrie automobile a déjà investi des dizaines de milliards d'euros dans cette transition. Abandonner cet objectif serait une « grave erreur stratégique ». De Meo appelle à une approche plus flexible, insistant sur la nécessité de ne pas refuser le progrès, tout en adaptant le rythme de cette transition aux réalités du marché et des infrastructures.

Actuellement, la majorité des pays européens n'ont pas dépassé les 7 % de part de marché pour les véhicules électriques. De Meo souligne que le marché européen dans son ensemble atteint à peine 15 %. Face à ces chiffres, il appelle à une souplesse dans le calendrier, estimant que la réglementation actuelle pourrait coûter aux constructeurs européens plus de 10 milliards d'euros d'amendes si le marché n'accélère pas. Il insiste également sur l'importance de ne pas miser exclusivement sur les voitures électriques pour la décarbonisation du secteur automobile, mais d'explorer aussi les carburants alternatifs et la rénovation du parc existant.

Le patron de Renault appelle à augmenter le nombre de solutions

Pour réussir la transition énergétique, De Meo estime que les constructeurs, les régulateurs et les infrastructures de recharge doivent tous travailler ensemble. Cette collaboration est essentielle pour atteindre les objectifs sans compromettre l'industrie. Il cite l'exemple du Royaume-Uni, où l'exigence de 22 % de parts de marché pour les véhicules électriques est loin d'être atteinte.

Enfin, De Meo rappelle que la voiture électrique n'est qu'une des nombreuses solutions pour réduire les émissions de CO2. Il plaide pour une accélération de la rénovation du parc automobile existant et pour une diversification des types de carburants. Selon lui, il est irréaliste de miser uniquement sur une technologie, surtout à court terme. Il insiste sur la nécessité de rendre les véhicules électriques plus accessibles et de développer rapidement les infrastructures de recharge pour soutenir cette transition.

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Grégoire Hernandez

Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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