L’alliance Renault-Nissan a du plomb dans l’aile depuis plusieurs mois. Autrefois fleuron de l’industrie automobile mondiale, la firme nippone envisage désormais un partenariat avec Honda. Renault annonce prendre acte de cette volonté.
Renault-Nissan : le groupe français « prend acte » de la séparation imminente
L’alliance Renault-Nissan vit ses dernières heures
L’alliance qui unissait Renault et Nissan depuis des décennies s’apprête à prendre fin. Si cette collaboration a longtemps incarné une réussite stratégique dans le secteur automobile, les récents développements indiquent un éloignement croissant entre les deux partenaires, laissant Renault face à un tournant décisif. Au début des années 2000, Renault lançait une opération ambitieuse en soutenant Nissan, alors en grande difficulté. Cette alliance leur permit de mutualiser ressources, technologies et savoir-faire, et ils atteignirent même en 2017 la première place mondiale des constructeurs automobiles, devant Volkswagen et Toyota.
Malgré ce succès, les relations entre les deux groupes se sont progressivement détériorées. Nissan, cherchant à s’affranchir de l’influence de Renault, a entamé une série de démarches visant à rééquilibrer les rapports de force. Depuis quelques mois, la firme japonaise accélère le processus. Nissan vient d’officialiser l’ouverture de discussions avec Honda, signalant un changement d’orientation stratégique. Ce rapprochement, encore à ses débuts, pourrait sonner le glas des derniers liens qui unissent Renault et Nissan. Et pourtant, Renault détient toujours 36 % du capital de son partenaire japonais.
Un nouveau chapitre pour Renault
Le groupe français, par la voix d’un communiqué, a réagi : « Le Groupe Renault prend acte des annonces faites aujourd’hui par Nissan et Honda. » Cette déclaration reflète une position mesurée. Cependant, elle laisse entendre que Renault pourrait être amené à céder ses parts dans Nissan pour recentrer ses efforts ailleurs.
Cette probable séparation représente une opportunité stratégique pour Renault. Le constructeur, engagé dans une politique d’innovation, mise sur de nouveaux modèles pour se développer. Parmi eux, la future Micra électrique conçue spécialement pour répondre à la demande du marché européen.
De son côté, Nissan devra trouver dans sa collaboration avec Honda un partenaire capable de combler le vide laissé par Renault, tout en assurant une stabilité financière. Rien n’est moins sûr, surtout dans un marché en crise face à la concurrence draconienne de la Chine.