Réindustrialisation : un enjeu de résilience économique

C’est une solution pour renforcer la capacité de la France à faire face à la crise économique qui n’en est qu’à son début. Il faut repenser l’industrie pour relancer l’économie.

Nicolas Doucerain (2)
Par Nicolas Doucerain Publié le 19 décembre 2024 à 5h00
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emprise-souverainete-europe-france-martineau - © Economie Matin
1200 MILLIARDS €Les entreprises industrielles représentent plus de 1.200 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France.

Depuis les années 1980, la France a détruit plus de 2 200 000 emplois industriels sur l’ensemble de son territoire.

Les causes de cette désindustrialisation sont bien connues : la mise en place des 35 heures, qui a considérablement renchéri le coût du travail et fragilisé notre compétitivité ; la rigidité de notre droit social, imposant toujours plus de contraintes aux dirigeants de TPE, PME et ETI ; ou encore l’essor spectaculaire de la Chine. Cette dernière a massivement investi dans des secteurs stratégiques comme les biotechnologies, la santé, les technologies quantiques, la 5G, les télécommunications, les énergies renouvelables, les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle, avec pour ambition de devenir le leader mondial en 2030.

Et pourtant, la France a toutes les ressources pour rebondir.

Notre position géographique au cœur de l’Europe, la qualité de notre enseignement supérieur et de nos grandes écoles — à l’image du plateau de Saclay, qui s’impose comme une "Silicon Valley à la française" —, et surtout, l’audace de nos entrepreneurs, sont autant d’atouts pour redresser notre industrie.

Prenons l’exemple de Guillaume Gibault, fondateur du Slip Français. Depuis 13 ans, il lutte avec une énergie remarquable pour produire et vendre des produits hauts de gamme, 100 % « Made in France ». Début 2024, il a lancé une campagne audacieuse intitulée « Ça passe ou ça casse ! », s’engageant à doubler sa production, soit 400 000 pièces, tout en divisant son prix de vente par deux. L’objectif ? Sauver son entreprise en démocratisant l’accès au haut de gamme français. Ce pari est à la fois risqué et vital pour l’entreprise, qui se bat chaque jour pour prouver que produire en France est encore possible.

L’enjeu est clair : nous n’avons plus le choix.

Il est temps, collectivement, d’investir, d’innover et de cibler une industrie haut de gamme, à forte valeur ajoutée et entièrement fabriquée en France. C’est ainsi que nous pourrons nous distinguer de nos concurrents et démontrer l’étendue de notre savoir-faire.

Pour bâtir cette industrie de pointe, nous devons capitaliser sur nos atouts uniques. La puissance maritime de la France, avec la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) mondiale, est un levier stratégique pour le développement des énergies marines renouvelables et la défense navale. Dans les biotechnologies, nos laboratoires et startups, soutenus par des groupes comme Air Liquide, démontrent leur excellence en santé et en innovation. Enfin, le monde du luxe, incarné par des géants comme Hermès et LVMH, continue de porter haut la réputation française à l’international. Ces secteurs stratégiques doivent guider nos efforts pour bâtir une industrie résiliente et compétitive.

Nous l’avons prouvé :

  • En organisant les Jeux olympiques les plus réussis de l’histoire, une vitrine mondiale de notre excellence logistique et organisationnelle.

  • En reconstruisant Notre-Dame de Paris en moins de cinq ans, grâce à nos méthodes ancestrales et à nos artisans d’exception.

Prouvons-le à nouveau. Redonnons à notre industrie ses lettres de noblesse, et faisons-en une référence mondiale.

Notre industrie a du talent. C’est à nous de le révéler au monde.

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Nicolas Doucerain (2)

Né le 9 mars 1976, Nicolas Doucerain se lance jeune dans l'aventure entrepreneuriale. Après avoir exercé des fonctions commerciales dans le domaine automobile, c'est en autodidacte qu'il prend la tête de Solic, cabinet de conseil en recrutement et en ressources humaines.

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