Réforme du RSA : le RN est contre et propose un RSA national

La question de la réforme du RSA continue d’agiter le paysage politique français. Alors que le projet de loi est discuté à l’Assemblée, le RN s’oppose fermement à la proposition du gouvernement et plaide pour la mise en place d’un RSA national.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 28 septembre 2023 à 9h17
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Réforme du RSA : le RN est contre et propose un RSA national - © Economie Matin
1,3 milliards d'eurosc'est le montant que représenteraient les fraudes chaque année

Le RN face à la réforme : opposition et proposition d'un RSA national

Sébastien Chenu, député du Rassemblement National, s'est exprimé ce mercredi 27 septembre 2023 sur BFMTV sur la réforme du RSA qui fait partie des mesures prévues dans le projet « plein emploi » du gouvernement. Faisant écho aux discussions en cours à l'Assemblée Nationale après l'adoption du projet au Sénat, il a déclaré : « nous voterons contre ce dispositif qui n'est pas efficace. C'est injuste et cela passe à côté de l'essentiel : réserver le RSA aux Français, traquer les fraudeurs et optimiser les dispositifs en fonction des bassins d'emploi, en collaboration avec les collectivités locales. »

L'opposition du RN à la vision gouvernementale ne s'arrête pas à la critique. Sébastien Chenu a en effet dévoilé une proposition alternative de son parti qui souhaite rendre le RSA national : « C'est une allocation pour survivre. Le RSA serait accordé aux Français et aux étrangers ayant travaillé au moins 5 ans dans le pays. »

Contrat d'engagement : le travail non payé est au cœur des débats

La proposition de loi concernant la réforme du RSA s'inscrit dans une vision plus large de « plein emploi », projet phare du président Emmanuel Macron. Son objectif ambitieux est de faire passer le taux de chômage de 7,2 % à 5 % en l'espace de quatre ans. Le ministre du Travail justifie cette démarche par une volonté de réinsertion professionnelle accrue : « Il faut en finir avec l'idée qu'une aide sans contrepartie serait intrinsèquement meilleure. Bien au contraire, elle peut enfermer ceux qui en bénéficient dans la misère et la précarité ». En effet, le ministre du Travail a déclaré que « 60% des bénéficiaires du RSA le sont encore cinq ans après leur première demande, 42% après sept ans et 16% dix ans après ».

Mais au-delà de la réinsertion, c'est aussi la lutte contre la fraude qui est au centre des préoccupations du gouvernement. Charles Prats alerte les autorités depuis un moment. Il évalue à 1,3 milliard d'euros par an le montant des fraudes relatives au RSA chaque année. Pour contrer cela, et assurer une meilleure gestion de l'attribution du RSA, la réforme envisage la mise en place d'un « contrat d'engagement » que devront signer les bénéficiaires de cette allocation et qui leur impose 15 à 20 heures de travail obligatoire par semaine (mesure qui a été adoptée par le Sénat). Loin de faire l'unanimité, certains membres de l'opposition vont jusqu'à considérer que la proposition de réforme du RSA n'est autre que de « l'esclavagisme ». En effet, le contrat d'engagement que souhaite mettre en place le gouvernement et que devra signer l'allocataire, ne précise pas si les heures de travail demandées seront rémunérées. C'est d'ailleurs de là que se trouve l'origine des oppositions contre la réforme du RSA. « Il y a une idée qui serait vraiment terrifiante, et il serait bien que le gouvernement sorte de cette semi-ambiguïté. D’un côté Thibaut Guilluy, le haut-commissaire à l’emploi, fait des propositions que j’allais dire plutôt sensées. Et de l’autre on entend (...) le travail qui serait obligatoire sans salaire (...) Qu’il y ait des parcours de formation, tout ce qui peut aider quelqu’un à se réinsérer, aucun problème, mais tout ce qui est de transformer un allocataire en une main-d’œuvre sans droit, c’est une régression sociale », a ainsi déclaré Martin Hirsch, initiateur de cette allocation sociale. Si le RN et la gauche semblent être plutôt d'accord sur leur opposition à la réforme du RSA, la droite, elle, ne serait pas contre un durcissement des conditions de son attribution.

Les discussions autour du projet plein emploi dans la chambre basse ne font que commencer, et elles s'annoncent bien animées.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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