Point central de la réforme des retraites, que désormais 7 Français sur 10 rejettent, le report de l’âge de départ à la retraite n’est « plus négociable ». Élisabeth Borne, Première ministre, a confirmé que l’exécutif affiche une ligne dure à ce sujet. Et ce, à deux jours seulement de la deuxième journée de mobilisation interprofessionnelle.
Réforme des retraites : pas de discussion possible sur les 64 ans
Réforme des retraites : le gouvernement hausse le ton
Après avoir perdu le soutien des retraités, les seuls initialement favorables à la réforme des retraites, le gouvernement hausse le ton. Le report de l’âge de départ à 64 ans, et l’allongement de la durée des cotisations, ne sont plus un sujet de discussions. « Ça n’est plus négociable », a déclaré Élisabeth Borne invitée sur FranceInfo le 29 janvier 2023.
Des déclarations qui risquent de mettre le feu aux poudres mardi 31 janvier 2023. La deuxième journée de mobilisation intersyndicale est prévue, et l’opposition est galvanisée par le succès de la première. Le 19 janvier 2023, plus d’un million de personnes ont manifesté dans la rue, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Les syndicats, eux, revendiquent 2 millions de personnes.
Le gouvernement va-t-il passer « en force » ?
Les seuls points sur lesquels Élisabeth Borne est prête à faire quelques concessions concernent les femmes. Le gouvernement a en effet été mis dos au mur par l’un de ses ministres, Franck Riester, qui a confirmé que la réforme des retraites leur était défavorable, et tout particulièrement aux personnes ayant eu des enfants. Pour ces dernières, le report de l’âge de départ conduirait à un rallongement du temps de travail près de deux fois supérieur aux hommes.
Le texte de la réforme des retraites commencera à être étudié à l’Assemblée nationale lundi 30 janvier 2023. Déjà plus de 7.000 amendements ont été prévus, et l’opposition semble faire front commun malgré les différences politiques.
L’exécutif menace donc d’utiliser l’article 47.1 de la Constitution, pour la première fois de l’Histoire. Il permettrait une adoption par ordonnances, après un temps très limité au Parlement.