Le secteur du bâtiment, hautement polluant, selon le nouveau rapport de l’ONU, doit opérer sa révolution verte. L’organisation internationale insiste sur l’urgence de décarboner ce secteur qui représenterait, selon son rapport, 37% des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
BTP : l’ONU veut moins de carbone dans le ciment
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Publié le 13 septembre 2023 à 15h45
37 % c'est ce que représente l'empreinte carbone du secteur du BTP au niveau mondial
Que dit le rapport de l'ONU sur l'empreinte carbone du secteur du bâtiment ?
Demandé à l'initiative de l'Allemagne, le rapport de l'ONU sur la « révolution verte » du bâtiment d'ici 2060 devrait être présenté courant septembre 2023 lors de « la semaine climat de l'ONU» qui se tiendra à New York. Voici les grandes lignes du rapport. Écrit en collaboration avec l'Université de Yale et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), le rapport alerte l'ensemble de la communauté internationale sur les émissions du secteur du bâtiment qui représenterait à lui seul 37% des émissions globales !
Toujours selon le rapport de l'ONU, les principales émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment proviennent de trois matériaux en particulier : le béton, l'acier et l'aluminium (responsables à eux seuls de 23% des émissions au niveau mondial). Le rapport pointe non seulement l'empreinte carbone de ces matériaux, mais aussi la durée de vie des constructions qui les utilisent. C'est ce que souligne Anna Dyson, co-autrice du rapport : « Nous pensons que le béton et l'acier sont plus permanents, mais c'est faux ! Beaucoup de bâtiments construits ces dernières décennies commencent déjà à avoir des problèmes, alors que les structures en terre ou faites à partir de matériaux organiques comme le bois ou les pierres tiennent depuis des siècles et peuvent être rénovées ».
Que préconise le rapport de l'ONU ?
« Nous devons repenser notre façon de bâtir » insiste Anna Dyson. En ce sens, la première préconisation du rapport est de réduire drastiquement, les pays développés en particulier, le nombre de nouvelles constructions. C'est pourquoi, ils doivent avant tout privilégier la rénovation des anciennes bâtisses et s'obliger à utiliser des matériaux propres. Selon Anna Dyson, il s’agit d’« engager une sorte de révolution retour vers le futur ». Elle souligne également que « ce n'est que depuis quelques décennies que la majorité des matériaux de construction sont issus de procédés extractifs, toxiques et non renouvelables ».
Ainsi donc, si nouvelles constructions il doit y avoir, il faudra que le secteur du BTP change ses habitudes. Pour cela, il faut qu'il se mette à utiliser des matériaux à faible émission de carbone, comme le bois, la pierre, le bambou, la terre, ou encore des matériaux issus de biomasses végétales vivantes (pour les toits et murs végétalisés).
Pour Naomi Kenn, autre co-autrice du rapport de l'ONU, « il n'y a pas de recette magique pour décarboner le secteur du bâtiment, il faut ajouter de nouveaux matériaux, changer les processus de construction, et ce n'est pas l'un ou l'autre ». Le rapport de l'ONU met également l'accent sur la nécessité que le secteur public montre l'exemple pour espérer atteindre les objectifs de 2060. Par ce rapport, l’ONU espère qu’un maximum de pays de la communauté internationale prendront des engagements pour réduire l’empreinte carbone du secteur du BTP en vu de la prochaine COP28, qui se tiendra à Dubaï en novembre 2023.