Le plafonnement des loyers, instauré par le gouvernement prendra fin au 31 mars 2024. Cela signifie-t-il que les prix des loyers vont flamber à partir d’avril 2024 ?
Loyers : les prix vont-ils flamber en avril 2024 ?
Les prix des loyers sont plafonnés jusqu'au 31 mars 2024
En France, la capacité des propriétaires à augmenter les loyers est soumise à une réglementation stricte, particulièrement dans le contexte actuel où l’inflation a considérablement augmenté. En théorie, le loyer peut être ajusté en accord avec l'indice de référence des loyers (IRL), qui suit l’inflation hors tabac. Or, avec les récentes augmentations des prix, l'IRL pourrait connaître une hausse jusqu'à 6 % dans les mois à venir.
Le gouvernement, à travers la loi d’août 2022, a limité l'augmentation des loyers à 3,5 %, une mesure prolongée jusqu’au 31 mars 2024. Après cette date, les propriétaires pourraient être libres d’ajuster les loyers en fonction de l'inflation, à moins qu'il y ait une nouvelle intervention réglementaire.
Les loyers vont-ils flamber en avril 2024 ?
Après mars 2024, la situation pourrait donc changer radicalement. À moins que le gouvernement ne mette son grain de sel, les propriétaires pourraient se voir accorder la liberté d'augmenter les loyers en accord avec l’IRL. La Banque centrale européenne prévoit une inflation d'environ 3,2 % pour l'année 2024, ce qui suggère que les augmentations de l’IRL pourraient suffire sans imposer de nouvelles règles. Mais il est fort à parier que certains propriétaires envisagent de maximiser les augmentations autorisées pour compenser les restrictions des années précédentes. Le marché de l'immobilier est au bord de l'implosion. "L'avantage" de cela ? C'est que les loyers en zone tendue, c'est-à-dire, là où l'offre excède la demande, sont sujets à une réglementation très stricte. Dans ces zones, la loi restreint les augmentations de loyer lors du changement de locataires et définit des critères précis pour les révisions de loyer en cours de bail. Ainsi, les propriétaires peuvent justifier une augmentation de loyer jusqu'à 15 % dans le cas où ils ont effectué des travaux d'amélioration significatifs qu'ils ont réalisés.
Avec l'interdiction progressive des passoires thermiques, il est possible qu'un certain nombre de propriétaires entreprennent des travaux de rénovation dans leur logement, seul moyen pour eux de pouvoir continuer à mettre leur bien en location, ce qui se répercutera de facto sur le budget des foyers modestes. D'autre part, il faut également noter que, malgré toutes ces réglementations, bon nombre de propriétaires n'hésitent pas à dépasser le plafonnement des loyers. Selon l’association Consommation, Logement, Cadre de Vie (CLCV), plus de 30 % des annonces immobilières ne respectaient pas le plafonnement des loyers. L’État doit trouver le juste milieu entre la protection des locataires contre les hausses de loyer excessives et la nécessité de stimuler l'offre locative dans un marché extrêmement tendu.