Malgré la signature d’un accord le 24 novembre 2022 à Bruxelles, le plafonnement du prix du gaz, voulu par la Commission européenne, ne sera jamais effectif.
Prix du gaz : le plafonnement annoncé part en fumée
Prix du gaz : le mécanisme de plafonnement sera inopérant
Le plafonnement du prix du gaz dans l’Union européenne, une bonne idée qui restera précisément ça : une idée… Le 24 novembre 2022, l’accord a été finalisé à Bruxelles, mais dans les faits il sera inopérant. Pour commencer, il faut expliquer que les prix de gros auxquels l’Europe achète son gaz sont fixés au sein d’une bourse située aux Pays-Bas. Son nom : Title Transfer Facility (TTF).
Pour que le plafonnement soit activé, les prix sur le TTF doivent être supérieurs à 275 euros/MWh pendant deux semaines consécutives. Cela n'est jamais arrivé : même lors du pic d’août 2022, les prix ont attient 350 euros/MWh certes, mais sont descendus en dessous de 275 euros/MWh au bout de quatre jours. Autant dire que ce mécanisme est voué à ne jamais fonctionner.
Pour Europex, l’accord sur le plafonnement fait plus de mal que de bien
Et pour s’assurer que ce ne soit jamais le cas, les ministres ont par ailleurs introduit une condition supplémentaire pour que le plafonnement soit activé : le prix sur le TTF doit être supérieur de 58 euros – pas plus, pas moins – au prix de référence mondial du gaz naturel liquéfié (GNL). Et cela, pendant dix jours.
Pour l’Association des places de marché d’énergie européennes (Europex), cet accord sur le plafonnement représente en plus une menace pour la stabilité des prix et des approvisionnements. Selon Europex, il pourrait interrompre les échanges de contrats à terme à TTF, un procédé censé précisément sécuriser les approvisionnements à des prix raisonnables. Dans cette éventualité, les acteurs du marché se rabattront sur les échanges OTC (« over-the-counter »), en d’autres mots les échanges aux prix de marché, lesquels n’assurent jamais des prix aussi avantageux.