La croissance économique mondiale en 2024 a montré des signes de résilience, mais les perspectives pour les prochaines années s’annoncent moins optimistes. La montée des barrières commerciales, l’incertitude économique et l’inflation persistante menacent de freiner la dynamique de croissance mondiale, alerte L’OCDE. Ses prévisions indiquent un ralentissement progressif, tandis que les banques centrales et les gouvernements tentent d’ajuster leurs politiques pour maintenir la stabilité.
Les barrières commerciales et l’inflation continueront de peser sur l’économie mondiale en 2025

Les barrières commerciales se multiplient, de quoi freiner le commerce international
En 2024, la croissance économique a été au rendez-vous dans une grande partie du monde, notamment aux États-Unis et dans les grandes économies émergentes comme la Chine. Toutefois, les indicateurs récents signalent un fléchissement des perspectives, notamment en raison de l'augmentation des barrières commerciales, met en garde L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans ses dernières « Perspectives économiques intermédiaires ». Ces dernières ont été renforcées par plusieurs pays du G20, perturbant les chaînes d'approvisionnement et intensifiant les tensions inflationnistes. Les droits de douane bilatéraux entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, qui devraient augmenter de 25 points de pourcentage sur les importations de marchandises en avril 2025, illustrent ce durcissement des politiques commerciales.
En conséquence, l'OCDE prévoit une croissance mondiale modérée, avec un passage de 3,2% en 2024 à 3% en 2026. La confiance des entreprises et des consommateurs s'est affaiblie, ce qui pourrait freiner l'investissement et la consommation. Aux États-Unis, par exemple, la croissance du PIB devrait ralentir à 2,2% en 2025, puis à 1,6% en 2026. Dans la zone euro, où les incertitudes géopolitiques et économiques persistent, la croissance restera atone, avec des prévisions de 1% en 2025 et 1,2% en 2026. Quant à la Chine, l'une des principales économies mondiales, elle devrait également connaître un ralentissement, avec une croissance projetée de 4,4% en 2026, contre 4,8% en 2024.
L'inflation reste élevée dans la plupart des économies du G20
Dans le même temps, les tensions inflationnistes continuent de peser sur de nombreuses économies. L'inflation dans les services reste élevée, alimentée par des marchés du travail tendus. L'inflation des prix des biens, longtemps modérée, repart elle aussi à la hausse. Dans les économies du G20, l'inflation globale devrait baisser à 3,2% d'ici 2026, mais elle restera supérieure aux objectifs des banques centrales, notamment aux États-Unis. Les autorités monétaires devront maintenir une vigilance accrue face à ces pressions inflationnistes, d'autant plus que l'augmentation des coûts commerciaux pourrait accentuer les tensions sur les salaires.
Face à ces défis, la coopération internationale devient essentielle pour éviter une escalade des tensions commerciales. Si les barrières actuelles étaient réduites, cela pourrait soutenir la croissance à court terme et limiter les pressions inflationnistes. Cependant, une fragmentation accrue de l'économie mondiale pourrait entraîner des répercussions négatives durables. Les pays doivent donc trouver des solutions collectives pour renforcer la résilience des chaînes d'approvisionnement tout en poursuivant des réformes structurelles destinées à améliorer la productivité.
Enfin, l'OCDE fait valoir que la discipline budgétaire reste nécessaire pour faire face aux tensions actuelles et futures sur les dépenses publiques. Les gouvernements doivent également anticiper les chocs économiques à venir en renforçant leurs cadres budgétaires. Une augmentation des dépenses publiques, notamment dans le domaine de la défense, pourrait soutenir la croissance à court terme, mais risquerait d'exacerber les tensions budgétaires à plus long terme.