Le secteur du prêt-à-porter français traverse une période délicate, marquée par des faillites et des redressements judiciaires. Dernière enseigne en date à subir cette crise, la marque de chaussures Minelli a été mise en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille.
Crise dans le secteur du prêt-à-porter : Minelli en redressement judiciaire
Le secteur du prêt-à-porter en France n'a pas été épargné par des vents contraires extrêmement puissants. Parmi les plus affectées, des enseignes aussi variées que Camaïeu, Burton of London, Gap France et André ont connu des redressements judiciaires ou des liquidations. Des facteurs multiples sont en jeu : pandémie, inflation, hausse des coûts énergétiques et des matières premières, sans oublier la pression exercée par la seconde main et la « fast fashion ». La liquidation de Camaïeu en septembre 2022, qui a entraîné le licenciement de 2.100 salariés, a particulièrement marqué les esprits et souligné l'ampleur de la crise dans le prêt-à-porter.
Le prêt-à-porter français en crise
C'est dans ce contexte économiquement complexe que Minelli a été placée en redressement judiciaire. Selon sa direction, cette mesure permettra à l'entreprise de recevoir une « bouffée d'oxygène financière » et de « préparer la cession à un nouvel actionnaire » pour assurer sa continuité. L'enseigne, spécialisée dans les chaussures pour femmes et les articles de maroquinerie, compte actuellement 500 employés et 120 boutiques et corners. En début d'année 2022, elle avait été acquise par les dirigeants de San Marina, une autre enseigne marseillaise qui a finalement été liquidée en février dernier, suite aux difficultés de l'ensemble du marché du prêt-à-porter.
Le cas de Minelli
La mise en redressement judiciaire de Minelli est le dernier symptôme en date de la santé fragile du secteur du prêt-à-porter en France. Alors que la direction de l'entreprise espère qu'une future cession permettra de garantir la continuité de l'activité, l'issue demeure incertaine. Minelli avait été fondée en 1973 et employait encore 700 personnes dans 14 pays en début d'année. Elle faisait auparavant partie du portefeuille de Vivarte, une entreprise emblématique du prêt-à-porter français. Le redressement judiciaire survient donc à un moment où l'enseigne, malgré sa longévité et sa présence internationale, est confrontée à des défis économiques majeurs.