Il y a les promesses de vitesse, les publicités pour la fibre « jusqu’à 8 Gb/s », et puis il y a la réalité : la lenteur, les coupures, les pages qui moulinent. Dans les foyers, au bureau ou même en télétravail, la patience fond aussi vite que le débit. Et si la solution n’était pas là où on la cherche ?
Pourquoi votre connexion Internet est toujours aussi lente, même en 2025 ?

Le 21 mars 2025, l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) publiait une nouvelle fiche pratique sur les lenteurs de connexion sur internet, reconnaissant des dysfonctionnements structurels persistants, malgré l’extension nationale du réseau fibre. Entre fantasme de vitesse et véritables goulets d’étranglement, où se situent les vrais freins ?
Bien positionner son modem
Malgré la généralisation de la fibre, l’internet lent reste le quotidien de millions d’usagers. Les causes sont multiples, souvent triviales, parfois insolubles. Une box coincée derrière un aquarium ou dans une bibliothèque ? Mauvais départ. Le Wi-Fi adore l’espace et hait les murs. François Le Gall, dans son article pour Ariase, le résume bien : « La meilleure position du modem pour optimiser sa connexion internet Wi-Fi est en hauteur plutôt qu’au sol, dans un endroit dégagé. ».
Mais au-delà du mobilier mal pensé, il y a le système lui-même, trop souvent instable. Des fibres cassées, des armoires ouvertes, des réseaux abîmés : l’Arcep, dans sa fiche actualisée, admet que certains réseaux sont « dégradés », notamment en Essonne, dans le Rhône ou en Île-de-France. Des opérateurs comme Altitude Infra ou XpFibre ont dû lancer des plans de remise en état. Oui, on déploie... pour mieux réparer ce qu’on vient d’installer. Et puis, il y a les lenteurs invisibles. Chez Microsoft, on rappelle que la lenteur peut venir de partout : logiciels espions, interférences électromagnétiques, appareils connectés en surnombre, micro-ondes, téléphones fixes DECT...
« Internet lent » : ces gestes inutiles que vous faites en boucle
On redémarre la box. On débranche tout. On maudit les enfants en streaming sur trois écrans. Pourtant, parfois, le problème est ailleurs. D’abord dans les paramètres cachés. Avast souligne l’importance de modifier les serveurs DNS, de vider les caches, ou encore d’utiliser un VPN pour contourner les saturations de certains points de connexion. Peu le font, car peu comprennent de quoi il retourne.
Ensuite, dans le matériel lui-même. Une box vieillissante ne gérera jamais correctement les dernières normes Wi-Fi. Le Wi-Fi 6E ou le Wi-Fi 7 ne sont accessibles qu’aux abonnements premium. Et il faut souvent payer 150 euros pour un routeur digne de ce nom. Tant pis pour les slogans « la fibre pour tous ». Et que dire des équipements qui plombent le réseau en silence ? Consoles en veille, téléviseurs connectés, assistants vocaux : chaque appareil est un gouffre à bande passante. Ariase rappelle que : « Certains d’entre eux effectuent régulièrement des mises à jour. Il se peut donc que ces terminaux sollicitent le réseau même lorsque vous ne les utilisez pas. » Un Wi-Fi domestique est un champ de bataille.
L’envers du très haut débit
Chez BFMTV, Louis Mbembe rappelait dès septembre 2023 que « 11,8 millions de foyers français ne disposent pas d’une connexion à très haut débit ». Le chiffre est plutôt étonnant. Derrière les slogans marketés des opérateurs, le pays avance à deux vitesses. Car même ceux qui ont la fibre ne sont pas épargnés. Le support Microsoft évoque des problèmes structurels sur les sites eux-mêmes, quand trop d’internautes se connectent au même moment : effondrement des serveurs, goulets d’étranglement, latence exponentielle.
Et il ne suffit pas d’un câble pour tout réparer. L’Arcep, de son côté, reconnaît que « certains réseaux en fibre optique sont dégradés : point de mutualisation ou armoire ouverts et vandalisés, fibres cassées… ». Et que les fournisseurs peinent à suivre. Les zones rurales, elles, restent les grandes oubliées du déploiement à pleine vitesse.
Le calvaire numérique a parfois une fin... juridique. En avril 2024, le tribunal judiciaire de Paris a condamné Orange à la reprise de branchements dans un immeuble, en application de la convention d’entretien signée. Preuve que les engagements contractuels peuvent être opposables, à condition de les connaître. Mais combien vont jusqu’au bout ? L’Arcep invite à signaler toute panne ou lenteur persistante via sa plateforme « J’alerte l’Arcep ». Les indemnisations existent, mais elles sont souvent méconnues. Et les délais, dignes de la lenteur dénoncée.