Le 14 octobre 2024, Pierre Cazeneuve, député Renaissance des Hauts-de-Seine, a déposé une proposition de loi qui pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre la pollution plastique. Ce texte, qui cible spécifiquement les bouteilles en plastique de moins de 50 centilitres (cl), pourrait entraîner une interdiction de ces petits formats jugés « absurdes » et « inutiles ».
Pollution : les petites bouteilles en plastique bientôt interdites en France ?
Interdire les bouteilles en plastique trop petites
Pierre Cazeneuve explique que « certaines bouteilles de micro-format, comme celles de 17 ou 33 centilitres, sont un non-sens environnemental ». En effet, ces contenants, souvent utilisés pour quelques gorgées d’eau, nécessitent environ 20 à 25 grammes de plastique pour un usage très limité. La production de ces bouteilles entraîne une consommation massive de plastique et d’énergie, contribuant ainsi à la pollution globale. Ces formats sont particulièrement visés car ils sont difficilement recyclables et fréquemment retrouvés dans la nature.
Le texte vise donc à interdire la vente de bouteilles en plastique dont la contenance est inférieure à 50 cl. Une mesure qui pourrait avoir un impact considérable : chaque année, ce sont près de 15 milliards de bouteilles en plastique qui sont produites en France. En se concentrant sur les plus petits formats, cette loi pourrait permettre de réduire considérablement le volume de déchets plastiques qui polluent les sols, les cours d’eau et les océans.
Des soutiens forts du côté des associations environnementales
Les associations de défense de l’environnement, telles que Zero Waste France et No Plastic in My Sea, ont accueilli favorablement cette initiative. Selon elles, ces petits formats de bouteilles représentent une part importante du plastique à usage unique qui finit incinéré ou en décharge. Les défenseurs de l'environnement saluent donc cette mesure, considérée comme une première étape importante vers une réduction plus large de l’usage du plastique.
Dans une publication sur le réseau social X, l’ONG No Plastic in My Sea a souligné : « Pour rappel, chaque année, 15 milliards de bouteilles en plastique sont mises sur le marché en France, et une grande partie de celles-ci sont inutiles ! »
Nous soutenons cette proposition de loi de @PierreCazeneuve. Pour rappel on met sur le marché 15 milliards de bouteilles en plastique en France chaque année et une grande partie est inutile ! https://t.co/lk9zG9Y3XL
— NO PLASTIC IN MY SEA (@noplasticfrance) October 14, 2024
Interdire les bouteilles plastique ? Les Français sont pour
Selon un sondage réalisé par OpinionWay pour Zero Waste France et No Plastic in My Sea, une majorité de Français se prononce en faveur de cette interdiction. Près de deux tiers des citoyens interrogés considèrent en effet que l’interdiction des bouteilles plastiques de moins de 50 cl est une bonne idée. La prise de conscience croissante des enjeux environnementaux liés au plastique, notamment face aux images d’océans recouverts de déchets ou de plages souillées par des bouteilles en tout genre, commence à se généraliser dans la population.
Cependant, certains segments de la population restent attachés à ces petits formats. Pour des raisons de praticité, ces bouteilles sont souvent utilisées lors d’événements, dans des parcs ou encore pour les enfants.
Les conséquences pour l'industrie
Si cette proposition de loi est adoptée, cela entraînera nécessairement des changements pour les industriels du secteur de l’eau embouteillée. Jusqu’à présent, ces petits formats constituaient un produit-phare des ventes dans les stations-service, les distributeurs automatiques et lors des événements sportifs ou culturels. Si le texte est adopté, les producteurs de plastique et les embouteilleurs devront probablement réorganiser leur production pour se conformer à ces nouvelles normes.
Parallèlement, la question des alternatives se pose. Les gourdes réutilisables sont régulièrement présentées comme une solution durable. Toutefois, leur adoption reste limitée en raison de leur coût et de leur encombrement, même si elles offrent l’avantage de ne générer aucun déchet si on n’en achète pas des dizaines à cause de leur design. Pour les événements de masse, les organisateurs devront aussi réfléchir à des solutions de remplacement, comme des fontaines à eau ou des contenants biodégradables.