L’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l’Union internationale des télécommunications (UIT) tirent la sonnette d’alarme dans leur rapport publié le 20 mars 2024 : nous avons produit 62 millions de milliards de kilos de déchets électroniques dans le monde en 2022. Un chiffre qui sonne comme un avertissement sur l’urgence de repenser notre consommation et notre gestion des technologies obsolètes.
Déchets électroniques : 62 milliards de kilos en 2022
Par
Modifié le 10 avril 2024 à 10h59
82%La production de déchets électroniques mondiaux a augmenté de 82 % depuis 2010.
+82% de déchets électroniques dans le monde depuis 2010
La quantité de déchets électroniques générée dans le monde continue de battre des records. Avec une hausse de 82 % depuis 2010, le poids des déchets électroniques s'élevait à 62 milliards de kilos en 2022, contre 40 milliards de kilos en 2014 ! Pour donner une échelle, cela équivaut au poids de plus de 100.000 avions et à une production de e-déchets d'environ 18 kilos annuels par habitant.
Au vu de notre consommation croissante en produits électroniques, les prévisions de l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l’Union internationale des télécommunications (UIT) sont loin d'être rassurantes. Selon ces derniers, le volume de déchets électroniques pourrait atteindre les 82 milliards de kilos d'ici à 2030.
De fortes disparités géographiques et des taux de recyclage insuffisants
Selon le rapport de l'UNITAR et de l'UIT, un Européen génère environ 7 fois plus de déchets électroniques qu’un Africain, soit 18 kilos annuels par habitant. Le taux global de recyclage demeure alarmant : seulement 22 % des déchets électroniques ont été correctement collectés et recyclés en 2022. En Europe, malgré une consommation plus élevée, le taux de recyclage atteint 40%. En Afrique, il dépasse à peine 1%. En plus de la pollution, ce sont surtout les métaux lourds et les produits chimiques toxiques qui inquiètent pour leur impact sur l'environnement. Une grande partie des déchets électroniques étant envoyés dans des pays en développement (Malaisie, Ghana, Thaïlande, etc), et jetés n'importe où, ces derniers finissent par contaminer les sols et les cours d'eau, affectant ainsi la faune, la flore et la santé des populations. Leur collecte et leur recyclage sont de ce fait un enjeu planétaire.
Le rapport de l'UNITAR et de l'UIT sonne comme un appel à un engagement mondial pour renforcer les efforts de recyclage des déchets électroniques. D'autant plus que, comme le rappellent les deux institutions, les pays ont tout à gagner dans la collecte et le recyclage. La moitié des 62 milliards de kilos de e-déchets sont composés de métaux précieux comme le cuivre, l’or et le fer, et leur valeur totale serait estimée à 91 milliards de dollars ! Il est donc urgent que les pays du globe investissent dans des infrastructures de recyclage, surtout dans les pays en Afrique et en Asie, où ces systèmes sont quasiment inexistants.