Le ministre de l’Industrie et de l’énergie, Roland Lescure, vient de signer, lundi 4 mars 2024, un accord avec le Danemark en vue d’offrir la possibilité aux entreprises françaises d’enfouir leurs émissions de CO2 en mer du Nord.
Pollution : la France veut enfouir ses émissions de CO2 au Danemark
La France signe un accord avec le Danemark pour stocker son CO2
En vue d'atteindre son objectif de réduire ses émissions de carbone de 55 % d'ici 2030, la France veut stocker 8 millions de tonnes de CO2 par an d'ici 2030 et 20 millions d'ici 2050. Problème : elle ne dispose pas de site de stockage. Tout comme la Norvège, le Danemark se positionne sur ce segment. Au travers d'un accord bilatéral, les deux gouvernements ont déposé les premières pierres qui visent à encadrer le transport de CO2 français par voie maritime jusqu'au Danemark.
Ce choix n'est pas fortuit. Le Danemark, avec ses projets avancés de stockage de CO2 en mer du Nord, représente un partenaire idéal. Celui-ci dispose, en effet, d'installations pétrolières et gazières dont les gisements sont épuisés, et qui sont, par conséquent, disponibles et adaptés pour le stockage de CO2.
Pour une harmonisation des règles à l'échelle européenne
Le CO2 étant considéré comme un déchet, son transport est strictement encadré par la convention de Londres. Cette convention oblige les deux parties à convenir du transport en amont de l'enfouissement des stocks de CO2. En revanche, ce n'est pas le pays d'origine qui a la charge du captage du CO2, ni de son transport, mais bien les entreprises. Cet accord, conclu par la France avec le Danemark, vise ainsi à inciter les entreprises françaises à capter leurs émissions de CO2 en leur offrant la possibilité de les stocker dans une zone qui y est spécifiquement dédiée et adaptée.
À l'avenir, il n'est pas improbable qu'un carboduc soit construit afin de faciliter et de sécuriser le transport du CO2. C'est du moins ce que vise la France. « De manière générale, nous espérons que ce type de discussions bilatérales va faire bouger Bruxelles pour passer des accords au niveau européen. Cela éviterait de traiter d'État à État », souligne le ministère de l'Économie, faisant référence à la zone de flou induite entre les pays membres et non membres de la zone euro (le Danemark et la Norvège n'en faisant tous deux pas partie).