Législatives : Macron ne veut pas de gouvernement NFP

Coup de tonnerre à gauche : le président Emmanuel Macron, dans un communiqué publié en fin de journée du lundi 26 août 2024, a officiellement refusé toute nomination d’un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire (NFP). Un second cycle de consultations est lancé ce mardi 27 août.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 27 août 2024 à 10h55
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Législatives : Macron ne veut pas de gouvernement NFP - © Economie Matin
23,15%Le parti présidentiel Ensemble est arrivé en 3e position au second tour des élections législatives, remportant 23,15 % des suffrages (6 314 525 voix).

Emmanuel Macron ferme les portes de Matignon au NFP

Les portes de Matignon se sont fermées devant Lucie Castets, candidate du Nouveau Front Populaire (NFP) au poste de Premier ministre, lundi 26 août 2024. La France Insoumise s'est empressée de publier un communiqué dans lequel elle annonce qu’une « motion de destitution sera présentée par les députés insoumis au bureau de l’Assemblée nationale conformément à l’article 68 de la Constitution. Et toute proposition de Premier ministre autre que Lucie Castets fera l’objet d’une motion de censure. » Un serment qui, bien que faisant son effet, n'a en réalité aucune chance d'aboutir.

La décision du Président Emmanuel Macron est sans équivoque : « Un gouvernement basé uniquement sur le programme et les partis proposés par l’alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front Populaire, serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale » (...) et « compte tenu de l’expression des responsables politiques consultés, la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option. »

Le Président cherche une échappatoire

Sans grande surprise, la décision du président de la République a provoqué l'ire de l'aile gauche de l'échiquier politique. Marine Tondellier (EELV) évoque une «  honte » et ajoute qu'« invoquer la stabilité quand on a dissous sans aucune concertation et qu'on refuse le résultat d'une élection pour laquelle les Français n'ont jamais été aussi nombreux à se déplacer est d'une irresponsabilité démocratique dangereuse. » Un « enfumage » pour Fabien Roussel (PCF), qui « appelle les Français à une grande mobilisation populaire dans les jours prochains ». Olivier Faure (PS) s'en est tenu à rappeler dans un commentaire que « La République est née du refus du pouvoir personnel. »

50 jours après les élections législatives, la France ne dispose toujours pas de gouvernement. Emmanuel Macron poursuit sa quête d'alliances et lance, en ce sens, un deuxième cycle de consultations qui débutera ce mardi 27 août 2024 avec les chefs de partis politiques. Ne seront pour autant pas conviés, selon un proche du président (AFP) : le Rassemblement national, qui, rappelons-le, est arrivé en tête des élections législatives de 2024 avec 8,7 millions de voix au second tour, soit 32,05 % des suffrages ; la LFI - espérant ainsi donner le coup de grâce à l'alliance de circonstance de la gauche (NFP) - ni le groupe parlementaire d'Éric Ciotti. Seront en revanche invités, les Républicains anti-Ciotti, qui n'a obtenu que 5,41 % des suffrages (1 474 650 voix) aux dernières élections, ainsi que des « personnalités se distinguant par l'expérience du service de l'État et de la République » précise le communiqué de l'Élysée.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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