Après un premier accord sur un plafond des prix du gaz jugé inopérant le 24 novembre 2022, les États membres de l’Union européenne viennent d’en conclure un nouveau.
Prix du gaz : un nouvel accord sur le plafonnement adopté
Accord sur le plafonnement des prix du gaz : des conditions de déclenchement désormais plus clémentes
Le plafonnement des prix du gaz à l’échelle de l’Union européenne a désormais plus de chances de se faire. Après un premier accord le 24 novembre 2022, qui fixait comme condition de déclenchement du mécanisme un seuil très élevé et une durée de maintien des prix à ce niveau jugée trop importante (deux semaines), les ministres de l’Énergie de l’Union européenne ont adopté un nouvel accord, plus réaliste.
D’après le nouvel accord, le « mécanisme de correction des marchés » se déclenchera donc dès lors que les prix observés sur le marché TTF dépasseront les 180 euros/MWh durant trois jours. En plus, tout comme dans la version précédente, il y aura une condition supplémentaire à ce déclenchement : le prix du gaz naturel liquéfié (GNL) sur le TTF devra être supérieur de 35 euros au prix moyen du GNL au niveau mondial. (Pour rappel, dans la version précédente il devrait être supérieur de 58 euros – pas plus, pas moins – au prix de référence mondial.) Ce nouveau mécanisme a donc plus de chances d’être un jour déclenché. En plus, une fois déclenché, il restera en vigueur pendant 20 jours. Il entrera en vigueur le 15 février 2023.
L'Allemagne craint que l’accord ne détourne les fournisseurs du marché européen
Son adoption n’a pas été une tâche facile. L’Allemagne y était opposée, craignant que cette distorsion du marché en Europe pousserait les fournisseurs de gaz à se détourner de notre continent, préférant contracter avec des clients plus « prévisibles », principalement en Asie. Mais elle a finalement accepté de voter « pour » après qu’une disposition a été introduite permettant de lever immédiatement ce « mécanisme de correction des marchés », si les risques de pénurie s’avèrent réels. Les Pays-Bas et l’Autriche, eux aussi opposés à ce mécanisme de plafonnement, se sont finalement abstenus lors du vote, tandis que la Hongrie, alliée de longue date de Vladimir Poutine, a voté contre.
Dans les heures qui ont suivi l’annonce de cet accord, les cours des futurs gaziers à un mois sur le TTF ont baissé de 8%, à 107 euros/MWh. C’est certes très inférieur au record de 340 euros/MWh enregistré en août 2022 mais c’est beaucoup plus que les 69 euros/MWh observés fin 2021.