Prêt-à-porter : la crise continue, Pimkie licencie en masse

Dans un secteur en crise, l’enseigne de prêt-à-porter française, Pimkie, a annoncé la fermeture de 36 magasins supplémentaires d’ici à la fin de l’été 2024, entraînant la suppression de près de 500 emplois.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 19 janvier 2024 à 13h43
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Prêt-à-porter : la crise continue, Pimkie licencie en masse - © Economie Matin
150 millions d'eurosPimkie table sur un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros pour l'année 2024.

Pimkie va licencier 496 de ses salariés

Annoncé le jeudi 18 janvier 2024, l'enseigne française de prêt-à-porter Pimkie s'apprête à fermer 36 magasins supplémentaires en France d'ici à la fin de l'été 2024. Celles-ci s'ajoutent aux 63 fermetures précédemment annoncées. Le plan de restructuration de Pimkie vise ainsi à réduire de moitié son nombre de magasins, ce qui a provoqué une onde de choc dans le secteur, mais surtout parmi ses salariés. La décision du siège va entraîner la suppression de près d'un tiers de ses effectifs, soit 496 emplois.

Une décision justifiée par le siège de l'enseigne du fait du « contexte économique, (de) la baisse de fréquentation dans les points de vente et (de) l’inflation », qui ont « impacté considérablement les ventes et les résultats économiques ». « Une douche froide » pour les employés qui n'auront « pas le temps de se retourner », pour reprendre les mots de Marie-Annick Merceur, déléguée syndicale de la CFDT.

Une restructuration en vue de diversifier ses activités

La crise du marché du prêt-à-porter s'intensifie. Les raisons de ces difficultés sont multiples : l'inflation, l'augmentation des coûts de production, des loyers, l'arrivée du prêt-à-porter de milieu de gamme chinois, la croissance du e-commerce et du marché de seconde main, etc. En conséquence, plusieurs enseignes françaises telles que Go Sport, Camaïeu, André ou encore Gap ont été confrontées à des redressements judiciaires et ont dû fermer un grand nombre de leurs boutiques. « Plus de magasins Pimkie à Bordeaux, ni à Lille, à Toulouse non plus. Mais en quittant ces grosses agglomérations, comment notre direction compte-t-elle faire de l’argent ? », s'interroge la déléguée de la CGT, Emmanuel Merszaud.

Le plan de restructuration de Pimkie ne s'arrête pas à la réduction de ses coûts. L'entreprise vise à diversifier ses activités et à attirer une clientèle plus jeune. En ce sens, elle prévoit d'affilier 14 de ses magasins à une entreprise chinoise, Miniso, spécialisée dans le prêt-à-porter de milieu de gamme, les peluches, la papeterie, la décoration et les produits de beauté. Ce partenariat permettrait de préserver 96 emplois. Une nouvelle qui n'a pas été particulièrement bien accueillie auprès des salariés de Pimkie, comme en témoigne la déclaration de Marie-Annick Merceur, déléguée syndicale CFDT chez Pimkie : « c’est un vrai métier, la vente de prêt-à-porter, il est hors de question qu’on oblige nos collègues à vendre des peluches chinoises, elles doivent avoir le choix ».

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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