Depuis le début de l’année 2024, les clients des magasins Carrefour en France et dans trois autres pays européens ne peuvent plus trouver de produits du groupe PepsiCo. Carrefour a déclaré qu’il s’agissait d’une décision prise pour répondre à des demandes de prix trop élevées, et donc soi-disant pour protéger les consommateurs de l’inflation. Mais chez PepsiCo, le discours est tout autre…
Guerre de communication entre Pepsi et Carrefour ?
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Modifié le 10 janvier 2024 à 8h18
2 MILLIARDS €Le groupe Carrefour a enregistré un bénéfice de plus de 2 milliards d'euros en 2022.
Carrefour retire les produits PepsiCo
Depuis le 4 janvier 2024, en lieu et place des produits du groupe PepsiCo, les consommateurs trouvent dans les rayons des magasins Carrefour des affichettes déclarant que le distributeur a retiré les produits. « Nous ne vendons plus cette marque pour cause de hausse de prix inacceptable », peut-on lire sur ces petits panneaux.
En toile de fond : les négociations entre Carrefour et PepsiCo sur le prix de vente des produits : Carrefour estime que PepsiCo a demandé des prix trop élevés. Une manière, pour le groupe français, de se placer du côté des consommateurs… en tout cas sur le papier.
La version de PepsiCo prend le contre-pied de Carrefour
Interrogé sur cette guerre entre lui et Carrefour par le Wall Street Journal (WSJ), PepsiCo a une toute autre version. « Faute d'accord sur un nouveau contrat, nous avons arrêté de fournir Carrefour à la fin de l'année », a déclaré le géant américain. Comprendre : ce n’est pas Carrefour qui a retiré les produits, c’est PepsiCo qui ne les a pas livrés. Carrefour aurait alors enlevé l’ensemble des produits du groupe pour éviter que les rayons ne semblent vides, faute de pouvoir les remplir à nouveau.
Dans cette version, Carrefour n’est donc pas le défenseur du pouvoir d’achat… mais de son image. Les rayons à moitié vides, dans les supermarchés, ce n’est jamais positif pour le client, sans compter que ça risque de rappeler des mauvaise souvenirs de la période Covid-19.
Mais Carrefour ne compte pas se faire marcher sur les pieds par cette contre-offensive de communication de PepsiCo : « c’est nous, au groupe Carrefour, qui avons pris la cette décision » assure le distributeur français au journal américain.
Le consommateur est le seul perdant…
S’il est difficile de savoir quand Carrefour et PepsiCo enterreront la hache de guerre, chose qui paraît relativement mal partie si les deux groupes commencent à se répondre par médias interposés pour apparaître comme le décisionnaire, ce sont surtout les consommateurs qui sont les perdants dans l’affaire.
Les ventes de PepsiCo ne devraient pas connaître de chute drastique, la part que représente Carrefour dans les ventes au niveau mondial, et même françaises (Carrefour ne détient que 20 % des parts de marché de la Grande Distribution dans l’Hexagone), n’étant pas gigantesque. Et, de la même manière, ce n’est pas la suppression de quelques dizaines de références qui va faire perdre de l’argent à Carrefour.
Le seule perdant, c’est le consommateur, contraint de faire des choix et ne pouvant pas acheter ses produits préférés. Mais dans la guerre de communication pour ressortir le « gagnant » de ce conflit, le consommateur ne semble guère inquiéter les deux géants.