Le « pass rail » promesse d’Emmanuel Macron, a eu du mal à sortir de terre. Mais c’est fait ! Après des tractations intenses, ce forfait promet de changer l’accès aux voyages en train pour les Français. Du moins, pas pour tous les Français, comme l’avait initialement annoncé le gouvernement. Finalement, la version adoptée ne concerne qu’une toute petite partie des habitants de l’Hexagone…
Pass Rail : le voyage en train pas cher c’est cet été 2024 !
Pass Rail : la droite ne veut pas du train pas cher
Initialement envisagé comme un service annuel et universel inspiré du modèle allemand, le pass rail a été contraint d'évoluer. La faute à la droite, et plus particulièrement à la réticence des présidents de région suivants : « Hervé Morin (Normandie), Xavier Bertrand (Hauts-de-France) et Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes) ». Des réticences qui ont persisté jusque dans la journée du 3 avril 2024.
🔴 Pass rail ➡️ "Aujourd'hui, il manque l'accord de trois présidents de région : Hervé Morin, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez", explique Patrice Vergriete, ministre délégué chargé des transports. pic.twitter.com/sNTaUV016Z
— franceinfo (@franceinfo) April 3, 2024
Le ministre des Transports, Patrice Vergriete, a finalement annoncé en fin de journée le 3 avril 2024 un lancement du Pass Rail dès 2024, pour l’été. Mais un forfait largement revu à la baisse : il ne sera limité qu’aux jeunes, après un compromis arraché avec les régions réticentes. Le soutien final a finalement été obtenu, notamment grâce à l'intervention de Carole Delga, présidente de l'Occitanie et de Régions de France. Ce qui a permis de débloquer la situation.
Le Pass Rail sera lancé… avec une version revue à la baisse
La mise en place du pass rail n'a pas été sans heurts. Et si la victoire a été l’issue du conflit, cette victoire a son prix : le pass est désormais un dispositif estival et réservé à une tranche d'âge spécifique. Patrice Vergriete, ministre des Transports, a confirmé en fin de journée le 3 avril 2024 qu’il sera lancé dès l’été 2024, alors qu’il avait déjà prévu de repousser la mesure d’au moins un an.
Que les moins de 27 ans puissent voyager en train de manière illimitée en France : devant Hugo, j'avais dit banco ! Le Pass Rail à 49€ par mois devient réalité dès cet été. Où irez-vous ?
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 3, 2024
Le dispositif finalement mis en place prévoit un Pass Rail disponible entre juin et septembre 2024, uniquement pour les moins de 27 ans. « Ça fait 700.000 jeunes qui vont pouvoir bénéficier pour cet été et pour 49 euros de l'accès libre aux Intercités et aux TER, c'est une belle nouvelle pour la jeunesse », a souligné le ministre des Transports. Mais on est loin de la promesse initiale qui aurait bénéficié potentiellement à près de 100 fois plus de personnes et sur toute l’année.
Pas de Pass Rail… en Île-de-France ?
Le coût de ce dispositif est estimé à 15 millions d'euros pour l’État, qui devrait prendre en charge 80% de la somme, les 20% restants étant à la charge des régions. Une victoire pour ces dernières : dans la première version du projet, outre un Pass Rail étendu, les régions devaient prendre en charge la moitié des sommes.
Mais attention : le Pass Rail ne fonctionnera pas pour se rendre dans la capitale. L’Île-de-France n’est pas concernée par le projet cet été 2024, sans doute pour éviter à la SNCF et la RATP de perdre de l’argent pendant les Jeux Olympiques : les jeunes touristes auraient pu être tentés de prendre le Pass Rail pour payer moins cher leurs déplacements pendant l’événement. Mais, officiellement, ce serait un problème d’intégration avec le Pass Navigo qui a fait échouer le dispositif.
Comment le gouvernement a arnaqué les jeunes avec le Pass Rail
Un Pass Rail pour des voyages en train revu à la baisse, temporaire, dédié à l’été… c’est un joli projet. Mais en réalité c’est presque une arnaque qui cible les jeunes. Car ces derniers bénéficiaient déjà d’un Pass Rail estival, supprimé par le gouvernement en 2020.
Le Pass Rail dans sa version précédente coûtait beaucoup moins cher, 29 euros par mois, soit 20 euros de moins que la nouvelle version dont le gouvernement se félicite. Toujours accessible uniquement l’été, il permettait un voyage sur tous les TER (hors Ile-de-France). Seule différence, les Intercités, inclus dans la version plus chère de 2024, n’étaient pas accessibles à l’époque.