Depuis janvier 2023, les consommateurs peuvent constater une forte augmentation du prix des oranges, un phénomène alarmant qui ne semble pas prêt de s’arrêter. Cette hausse des prix résulte de plusieurs facteurs, notamment la sécheresse au Brésil et la propagation d’une maladie dévastatrice.
Oasis, Orangina, jus d’orange : les prix vont flamber !
La pénurie dans la récolte d’oranges devrait avoir un effet néfaste sur les consommateurs et leur portefeuille. Outre une augmentation du prix des agrumes, elle va faire grimper le prix de certaines des boissons préférées des Français.
Une production mondiale d’oranges en chute libre
La situation climatique au Brésil, premier producteur mondial d'oranges, est particulièrement préoccupante. En effet, le pays subit la pire sécheresse en cinquante ans, réduisant la production de 25%. Ce choc climatique s’ajoute à une autre calamité : la propagation de la maladie du dragon jaune, un fléau qui ravage les orangers. Cette maladie, transmise par un parasite, rend les fruits amers et donc impropres à la consommation. D’abord détectée en Floride, où elle a entraîné une baisse de 61% de la production d’oranges, cette maladie atteint désormais le Brésil, aggravant la situation.
Pour éviter la pénurie dans les rayons et compenser les pertes, les producteurs se tournent vers le jus d’orange congelé pour maintenir leur volume de production. Cependant, les réserves mondiales de ce concentré, qui ne se conserve que deux ans, sont presque épuisées, ce qui provoque une envolée des prix. Les consommateurs en font les frais… et l’industrie agroalimentaire n’est pas épargnée.
Jus d’orange : des prix records sur les marchés mondiaux
Sur le marché à terme de New York, la livre de concentré de jus d’orange congelé a atteint un prix record de plus de 5 dollars en septembre 2024. Depuis janvier 2023, le prix de l’orange a triplé, et les spécialistes prévoient que cette tendance va se poursuivre. Les prix ont augmenté de 60% cette année 2024, et les perspectives pour 2025 sont encore plus sombres, avec la récolte la plus faible depuis trente-six ans.
Cette flambée des prix ne touche pas seulement les industriels ; elle impacte directement les consommateurs. Arnaud Jobard, directeur commercial de Suntory Beverage & Food France, explique aux Echos que le coût des matières premières a triplé en deux ans. Ces hausses se répercutent sur les produits finis, et les négociations avec les enseignes de grande distribution s’annoncent tendues. L’entreprise envisage d'augmenter les prix de vente pour compenser l’envolée des coûts, mais cette option risque de décourager les consommateurs déjà fragilisés par l'inflation générale.
Orangina et Oasis risquent d’augmenter
Pour les entreprises agroalimentaires, comme Suntory, qui possède les marques Orangina, Schweppes et Oasis, cette crise est d’autant plus difficile que l’orange est un ingrédient clé. Près de 75% des boissons produites par les usines françaises de Suntory contiennent de l’orange. L’approvisionnement étant incertain, les industriels explorent des alternatives, comme l’intégration d’autres agrumes, tels que les mandarines, dans leurs recettes. Toutefois, cela ne suffit pas à compenser la pénurie d’oranges, et les coûts continuent de grimper.
Les conséquences pour les consommateurs sont claires : une hausse des prix à la consommation est inévitable. Cette augmentation risque de freiner la demande, alors que le marché des boissons non gazeuses est déjà en recul de 3,8% en volume. Les consommateurs, dont le budget reste serré, pourraient limiter leurs achats de boissons à base d'orange, exacerbant encore la pression sur les industriels.