Pouvoir d’achat : les œufs, bon plan anti-crise ?

Dans un contexte économique marqué par l’inflation, les habitudes alimentaires des Français évoluent. Concilier alimentation équilibrée et préservation du budget devient crucial. Les œufs, sources nutritives à moindre coût, s’érigent en véritables champions de la consommation en temps de crise.

Grégoire Hernandez
Par Grégoire Hernandez Modifié le 11 octobre 2023 à 15h14
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Pouvoir d’achat : les œufs, bon plan anti-crise ? - © Economie Matin
97 %des Français considèrent les œufs comme bénéfiques pour la santé.

Un français mange 229 oeufs en moyenne par an

2023 se profile comme l'année de l'œuf en France. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : les ménages français ont acheté presque 4% d’œufs supplémentaires entre janvier et juillet par rapport à la même période en 2022. Derrière cette augmentation, un chiffre frappant se démarque : « Chacun des Français devrait consommer en moyenne 229 œufs cette année », détaille l'ITAVI. Comparativement à 2022, c'est une progression de neuf œufs par personne. Un tel engouement pour ce produit simple, mais ô combien nutritif, est sans précédent.

Et pourquoi cet engouement ? La réponse est double. D'une part, la pression inflationniste rend certaines sources de protéines, notamment la viande, moins accessibles pour de nombreux ménages. Les œufs, en tant qu'alternative abordable, trouvent donc naturellement leur place dans les paniers des consommateurs. D'autre part, leur réputation n'a jamais été aussi positive. Une étude menée par l'Institut CSA pour le CNPO révèle que presque la totalité des Français (96%) considèrent l'œuf comme un pilier de leur alimentation. De plus, un impressionnant 97% le considèrent comme bénéfique pour la santé.

Le déclin significatif de l'élevage en cage

Si l'origine française des œufs reste un critère de choix essentiel pour beaucoup, la réalité économique actuelle pousse de plus en plus de consommateurs à privilégier le prix. Pour preuve, 13% des personnes interrogées placent désormais le coût comme critère principal pour choisir un œuf, soit une augmentation notable de 6% en un an. Et ces choix ont des répercussions claires sur le marché : pendant que les œufs issus d'élevages au sol et en plein air voient leurs ventes grimper, les œufs bio subissent une baisse de 7%. Face à cette évolution, Loïc Coulombel, président du Syndicat National des Industriels et Professionnels des Œufs, observe sur France Inter : « Le prix n'est plus un simple critère, il devient le critère d'achat. »

Les producteurs d'œufs sont confrontés à une réalité en mutation rapide. L'élevage en cage, autrefois prédominant, connaît un déclin significatif. Pour Yves-Marie Beaudet, président du Comité National pour la Promotion de l’Œuf, c'est un véritable casse-tête : « Nous avions anticipé une forte demande pour les œufs bio, mais la tendance actuelle est à la régression. » Si les consommateurs jouent un rôle dans cette évolution, les enseignes de distribution ne sont pas en reste. Elles délaissent progressivement les œufs issus d'élevages en batterie au profit de ceux de plein air. Le paysage de la production d'œufs en France est en pleine métamorphose, et d'ici 2025, les rayons français devraient quasiment être débarrassés des œufs issus d'élevages en batterie.

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Grégoire Hernandez

Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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