Le Nutri-Score, ce système d’étiquetage nutritionnel familier sur nos emballages depuis 2017, connaît aujourd’hui une transformation majeure. Révisé pour mieux correspondre aux avancées scientifiques et nutritionnelles, il promet de bouleverser nos choix alimentaires.
Santé : nutri-score 2024, une révolution nutritionnelle en rayon ?
Un nouveau calcul pour le nutri-score
Dès ce début d'année, le Nutri-Score évolue. Connu pour son système de classification de A à E, il informe le consommateur sur la qualité nutritionnelle des aliments. Mais cette évaluation fait peau neuve. "Les modifications, touchant aussi bien les aliments solides que les boissons, visent à s'aligner sur les recommandations nutritionnelles actuelles", explique Mathilde Touvier, épidémiologiste en nutrition à l'Inserm. Cette révision, répondant aux critiques d'obsolescence, promet d'être plus rigoureuse, notamment envers les produits à forte teneur en sucre.
Les céréales, souvent au cœur des débats, illustrent ce changement. Les mueslis non sucrés garderont leur A, tandis que des marques populaires telles que Chocapic ou Special K verront leurs notes dégrader. Cette reclassification concerne également d'autres catégories. Ainsi, les poissons gras, précédemment pénalisés, bénéficieront d'une meilleure évaluation.
Lait et boissons : des révisions controversées
Le lait écrémé, autrefois classé A, descend à B. "Trop de personnes en consomment excessivement", justifie Mathilde Touvier. Un constat partagé par les yaourts sucrés et les boissons édulcorées, dont les notes chuteront significativement. Serge Hercberg, professeur de nutrition et concepteur du Nutri-Score, souligne ces changements en réaction aux dernières études sur les édulcorants et leurs impacts sur la santé.
Une transition en douceur mais critiquée
Pour intégrer ces nouvelles directives, une période de transition de deux ans est accordée aux industriels. Dominique Schelcher, PDG de Système U, voit dans ces ajustements une "très bonne nouvelle". Toutefois, cette évolution n'est pas sans susciter des réactions mitigées, notamment chez les grands groupes agroalimentaires. Des marques comme Ferrero ou Coca-Cola contestent ouvertement ce système, tandis que d'autres, à l'instar de Bjorg, ont choisi de retirer complètement le Nutri-Score de leurs emballages.
Vers une alimentation plus transparente ?
Si 60 % du marché adhère déjà à cette démarche, le Nutri-Score reste facultatif. Serge Hercberg déplore l'influence des lobbies agroalimentaires dans cette décision. Malgré cela, ce nouveau Nutri-Score pourrait marquer un tournant décisif dans notre manière de consommer, guidant le consommateur vers des choix plus éclairés et bénéfiques pour sa santé.
Ce remaniement du Nutri-Score représente une avancée notable dans la lutte pour une meilleure alimentation. En dépit des controverses et des résistances, son impact sur nos habitudes alimentaires pourrait être significatif, incitant à une prise de conscience collective sur l'importance de la qualité nutritionnelle des produits que nous consommons quotidiennement.
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