Le nucléaire ne sera plus limité. Les Sénateurs ont voté dans le cadre de la loi sur l'accélération nucléaire la suppression de la limite de production de l'électricité par les réacteurs français.
Nucléaire : le Sénat vote la fin des restrictions prévues pour 2030
Le nucléaire est relancé, la loi de limitation supprimée
Le nucléaire français ne sera plus limité. Examinée mardi 18 janvier 2023, la loi sur l’accélération nucléaire a été validée par le Sénat. L’objectif de limitation du nucléaire à 50% de la production électrique prévue en 2035 a été supprimé. Selon le sénateur les républicains des Vosges, Daniel Gremillet, rapporteur du texte, il s’agit d’un signal fort pour la relance du nucléaire.
Alors que la loi de transition énergétique datant du mandat de François Hollande en 2015 prévoyait jusque-là de ramener à 50% la part de l’électricité produite par les centrales nucléaires françaises d’ici 2035, les restrictions sont désormais levées. Les réacteurs nucléaires produisent en 2023 entre 60% et 75% de l’électricité française. Suivre cette disposition légale aurait entraîné la fermeture de 12 réacteurs nucléaires supplémentaires.
Le bras de fer entre Sénat et gouvernement pour la transition énergétique
Le Sénat prend donc position pour un changement radical de la politique énergétique française. Alors que le pouvoir exécutif en la personne du président de la République semblé indécis sur la politique nucléaire récente, le législatif prend le pas et renverse la tendance. Le changement va même plus loin puisque les sénateurs ont volontairement inscrit un objectif au maintien du nucléaire pour plus de 50% de la production à l’horizon 2050. Selon le gestionnaire de réseau RTE, il est nécessaire de construire de nouvelles centrales pour conserver le niveau de production électrique actuel.
Alors que le gouvernement préférerait s’en tenir au résultat de la consultation citoyenne sur l’énergie et le nucléaire, les sénateurs semblent prendre les devants, ce qui ne plait pas à la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. Il s’agit là pour le gouvernement d’une position difficile à tenir quand on observe le respect des discussions citoyennes dans les textes de loi ayant précédemment fait l’objet de consultations. Même s’ils ont ouvert la voie, les sénateurs attendront cependant de voir leur texte validé par l’Assemblée nationale pour se féliciter de cette avancée dans l’indépendance énergétique nucléaire française.