Normes automobiles CO2 : l’Italie et la France font un front commun contre l’UE

Comme le rapportent nos confrères du Figaro, mardi 17 décembre, les ministres de l’Environnement des pays membres de l’Union européenne se sont rassemblés pour traiter d’un sujet sous haute tension : les sanctions contre les constructeurs automobiles qui ne respecteraient pas les objectifs de production décarbonée imposés par l’UE pour 2025.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 18 décembre 2024 à 13h36
UE, normes, CO2, sanction, report, 2025, 2027, France, Italie, constructeurs automobiles
Normes automobiles CO₂ : l’Italie et la France font un front commun contre l’UE - © Economie Matin
13,1%Les voitures électriques ne représentaient que 13,1 % des nouvelles immatriculations en Europe au mois de septembre.

À l'occasion de cette réunion, deux pays se sont distingués : la France et l'Italie, tous deux exhortant la Commission européenne à décaler son échéance de 2025 pour ses premières sanctions à l'encontre des constructeurs automobiles européens.

Normes CO2 : l’Italie et la France dénoncent des sanctions « contre-productives »

La pression monte est montée d'un cran au sein de la Commission européenne. La ministre de la Transition écologique française, Agnès Pannier-Runacher, s'est faite porte-étendard de la flexibilité concernant les sanctions prévues par Bruxelles contre les constructeurs automobiles européens à partir de 2025. Ne remettant pas en cause les objectifs de l'UE, la ministre dénonce néanmoins une échéance en l'état, « contre-productive » qui « fragilise notre industrie et n'accélère pas l'électrification des véhicules ».

Les représentants italiens se sont joints à la critique d'Agnès Pannier-Runacher, ces dernières ayant considéré que les normes CAFE (Corporate Average Fuel Economy) et les pénalités prévues pour leur non-respect « limiteraient considérablement la capacité de l’industrie à réinvestir dans l'innovation ». Une inquiétude qui est également partagée par la République tchèque et la Slovénie. Le commissaire européen chargé du climat, Wopke Hoekstra, a déclaré qu’il ferait remonter ces avis sans pour autant s’engager sur des changements concrets, rapporte Le Figaro. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour sa part, voyant le mécontentement de plusieurs pays membres de l'UE, et celui des constructeurs automobiles européens grandir, a promis au mois de novembre 2024 d’ouvrir un « dialogue stratégique » pour discuter de l’avenir de l’industrie automobile européenne.

Des objectifs jugés trop ambitieux face à la réalité du marché

De janvier à septembre 2024, les ventes de véhicules électriques n’ont représenté que 13,1 % des immatriculations en Europe, bien en deçà des 20 à 25 % imposés par Bruxelles pour se conformer à ses objectifs climatiques pour 2025. Luca de Meo, directeur général de Renault et président de l’ACEA (Association des Constructeurs Européens), avait déjà tiré la sonnette d'alarme au mois de septembre 2024, réclamant un report de deux ans des pénalités prévues par l'UE, soit en 2027.

Le PDG de Renault n'avait d'ailleurs pas manqué de pointer du doigt la responsabilité de certains pays membres de l'UE, notamment l’arrêt des aides publiques à l'achat pour un véhicule électrique en Allemagne, leur baisse dans d'autres pays, ainsi que le manque d'infrastructures de recharge qui freine l'adoption généralisée des véhicules électriques.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.
Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

Aucun commentaire à «Normes automobiles CO2 : l’Italie et la France font un front commun contre l’UE»

Laisser un commentaire

* Champs requis