Le nombre de voitures produites en France tombe au niveau des années 60

La production automobile française continue de reculer et atteint en 2024 un niveau inédit depuis les années 1960, hors période Covid. Selon Les Échos, la production de voitures et de fourgons a chuté de 11 % l’an dernier, pour atteindre 1,34 million d’unités. Un chiffre qui place l’industrie automobile hexagonale sous le niveau de 2021, une année pourtant marquée par la crise des semi-conducteurs et les perturbations logistiques. Pire encore, la production dépasse de seulement 40.000 exemplaires celle de 2020, une année où l’industrie était à l’arrêt en raison du confinement.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 19 mars 2025 à 9h15
Automobile : en 2024, les Français ont foncé sur les hybrides rechargeables
Le nombre de voitures produites en France tombe au niveau des années 60 - © Economie Matin
2%Renault a légèrement augmenté sa production en France (+2 %)

Stellantis, principal responsable de la chute de la production de voitures en France

« La production de voitures et de fourgons a chuté de 11 % l’an dernier, revenant à un niveau inédit depuis les années 1960, hors Covid, d’après les données définitives des constructeurs obtenues par ‘Les Échos’. » Le groupe Stellantis, qui détient le plus grand nombre d’usines en France, a connu une année noire avec une baisse de production de 23 % dans ses sites hexagonaux. D’après Les Échos, « Seuls 565.000 voitures et vans sont sortis des lignes de montage de ses cinq usines hexagonales, contre 737.000 en 2023. Soit un trou de 172.000 voitures, aussi profond que si une usine avait été rayée de la carte. » Ce recul s’observe également à l’échelle européenne, où Stellantis a enregistré une baisse de 20 % de sa production totale. Selon les données obtenues par Les Échos, cette chute est principalement due à une division par deux de sa production de voitures électriques.

Le constructeur a également perdu des parts de marché face à ses concurrents et a réduit ses stocks en diminuant les cadences d’assemblage. À cela s’ajoutent des problèmes d’approvisionnement en fin d’année qui ont touché notamment les sites de Sochaux et Hordain, entraînant une perte de 20.000 unités par rapport aux prévisions du groupe à l’automne. «  Des péripéties de dernière minute qui lui ont fait perdre quelque 20.000 unités sur ces deux sites, par rapport aux prévisions de production du groupe datant de l'automne. »

Renault et Toyota plus résilients

Contrairement à Stellantis, Renault a légèrement augmenté sa production en France (+2 %), atteignant 486.960 unités, utilitaires compris. Ce chiffre reste cependant limité par les délocalisations opérées sous l’ère Carlos Ghosn, qui ont conduit à une production majoritairement réalisée hors de France. « La grande majorité des voitures du groupe sont produites en Turquie (pour la Clio) ou en Espagne (l’essentiel de la gamme thermique de Renault), tandis que Dacia a construit son succès depuis la Roumanie et le Maroc. »

Le site de Flins, qui a définitivement cessé la production automobile début 2024 après avoir produit ses 2.400 dernières ZOE, illustre cette mutation industrielle. Désormais, la production de voitures particulières de Renault en France est centrée sur le pôle électrique dans le Nord. L’usine de Douai, qui avait connu des difficultés en 2023 avec la Mégane E-Tech, a vu sa situation s’améliorer avec la montée en puissance des Scénic et R5. « La situation s'est un peu améliorée l'an dernier, avec près de 89.930 unités produites, soit près de 40.000 de plus, grâce à l'arrivée du Scénic et la R5 sur les chaînes de montage. »

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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