La mafia japonaise a obtenu des prêts bancaires pour financer ses activités criminelles

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Par JOL Press Modifié le 14 novembre 2013 à 15h46

Le secteur bancaire japonais semble encore loin de pouvoir se prévaloir d’une absence de lien totale avec la pègre. Les grandes banques avouent les unes après les autres avoir, par l’intermédiaire de filiales, accordé des prêts à des individus suspectés d’entretenir des relations, plus ou moins proches, avec les yakuzas.

Des entretiens avec les principaux banquiers japonais ont eu lieu aujourd’hui devant les députés pour tenter de faire la lumière sur des pratiques qu’il est désormais difficile de nier. Même l’organisme de régulation des marchés financiers avouait ce mercredi 13 novembre, à demi-mot, ses négligences.

Le patron de Mitsui Banking avoue les négligences de sa banque

Les grandes banques japonaises ne peuvent plus se cacher. Les dirigeants de plusieurs d’entre elles ont été entendus ce mercredi 13 novembre, au sujet de leur implication dans l’accord de prêts au yakusas.

Takeshi Kunibe, président de Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC), l’une des principales institutions financières du pays, a avoué à cette occasion, les négligences de son établissement. Il a jugé probable, qu’une filiale du groupe, Cedyna, ait consenti à des prêts à des personnes en lien avec la pègre. D’après des propos rapportés par le quotidien Le Monde, Takeshi Kunibe aurait avoué aux parlementaires japonais que « certains prêts nécessitaient des vérifications supplémentaires ». De nouvelles procédures ont été mises en place par le groupe bancaire pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise.

Mizuho au coeur du scandale

Le constat est également accablant pour Mizuho, autre établissement financier majeur au Japon. Le patron de la banque, Yasuhiro Sato, entendu lui aussi par les députés du pays, a avoué l’attitude trop laxiste de Mizuho, lui qui avait reconnu en octobre avoir connaissance depuis trois ans de prêts accordés aux « forces antisociales », comme les nomment les autorités, pour un montant de 1,5 millions d’euros, alors qu’il le niait jusqu'alors. D’après l’agence chargée de la régulation des marchés financiers, la FSA, Mizuho n’aurait mis en place aucune mesure de contrôle en interne pour éviter que la filiale du groupe concernée ne traite avec la pègre.

A noter que le scandale ne se limite pas à ces deux établissements, Shinsei et Mitsubishi UFJ, ont également reconnu que certaines de leur filiales avaient elles aussi probablement prêté de l’argent à des personnes proches du crime organisé.

Le régulateur lui aussi avoue ses négligeances

Naturellement, si cette sitaution a pu se produire, c’est en partie parce que les régulateurs n’ont pas effectué convenablement leur rôle de contrôle. Le ministre des finances japonais, Taro Aso, a d’ailleurs lui même reconnu, mercredi, les insuffisances des contrôles effectués par la FSA. Pour ce dernier « il reste encore beaucoup à faire pour résoudre ce problème ».

Le régulateur japonais a fait son mea culpa, en soulignant le fait qu’il aurait dû prendre conscience plus tôt que même si la banque Mizuho continuait de le nier, elle continuait à accorder ce type de prêts.

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