Monsieur le Ministre,
Non pas que l’on ne vous voit pas faire des interventions dans les médias, bien au contraire ! Vous êtes, si on vous écoute, sur tous les fronts ! Ce matin encore chez Monsieur Bourdin, je vous écoutais expliquer que vous avez mis à disposition plus de deux cent policiers supplémentaires dans la ville de Marseille, comme si cela allait régler le problème !
Je vous le dis très humblement Monsieur le Ministre, vous êtes, comme on le dit dans ces quartiers populaires, complètement à côté de la plaque !
Ces policiers municipaux ne seront pas sur le terrain en pleine nuit pour éviter une autre tuerie et comme vous l’a fait très justement remarquer une auditrice marseillaise, les citoyens de la ville ne les voient pas. Et quand bien même, que pourraient-ils faire devant des loups assoiffés de sang et armés jusqu’aux dents ? A quelle formation ont-ils eu droit pour parer à de telles situations d’urgence ? Vous balancez des chiffres en vous gaussant de l’amélioration, je n’en vois aucune et je ne suis pas la seule !
Il n’y a eu que onze morts au lieu de dix-sept l’année précédente, c’est ce que vous avez annoncé fièrement. C’est vrai débouchons une bonne bouteille pout cet extraordinaire travail que vous avez fourni ! Je n’ose vous dire qu’on pourrait croire à de l’autosuffisance, pourtant j’en ai l’impression, se peut-il que je me trompe ? Je ne demande qu’à être contredite...
Quand les policiers ne sont pas ripoux, ils sont sans moyens
Dans mes courriers, je vous demandais de vous entourer de personnes qui se sentent réellement concernées par la situation dramatique, par cet état de guerre que vivent les marseillais. Car aujourd’hui, les élus ne se sentent solidaires, pour la plupart, qu’à l’approche d’élections, vous-même le reconnaissez. Les policiers, quand ils ne sont pas des ripoux, n’ont pas les moyens nécessaires pour avancer sur ce terrain miné. Avez-vous peur d’être confronté à des vérités qui mettraient en péril votre merveilleuse campagne de communication. Malgré toute ma bonne volonté à croire vos belles paroles, je reste dubitative car, si Marseille est vraiment une priorité pour vous, alors vous devez entendre les bonnes personnes et cesser de faire cette politique de l’autruche ! Agissez Monsieur le Ministre, tant qu’il est encore temps, prenez conseil, même si votre égo en souffre, écoutez la voix de ceux qui veulent retrouver la paix et vivre dans la sérénité...
Balancer sur le parti qui vous oppose pour vous dédouaner de votre manque de résultat, n’est pas constructif pour un sou. Accuser Me Ghali ne masquera pas votre incapacité à trouver des solutions à ce problème épineux. Si la droite a laissé ces quartiers à l’abandon, croyez-vous que taper comme un élève de CM2 sur Gaudin&Co fera évoluer les choses ? Soyez vous-même attentif à ce que vous faites, ou ne faites pas, c’est au choix. Remettez-vous en question et allez vers ceux qui pourront vous aider concrètement dans cette guerre, que vous ne gagnerez pas en vous contentant de surfer sur des chiffres et des statistiques, écoutez la rue Mr Valls, ceux qui y ont vécu, ceux qui la connaissent intimement.
Allez-vous répondre à cet appel, ou comme je le crois, allez-vous continuer à faire la sourde oreille et confirmer ce que bien des marseillais pensent de vous : que vous n’en avez rien à faire et que l’insécurité qui règne à Marseille ne sert que vos intérêts politiques ?
Prouvez que vous êtes à la hauteur de cette fonction Monsieur le ministre, et écoutez, comme un homme politique digne de ce nom se doit de faire, l’écho du peuple !