La consommation redevient un plaisir. Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) publie, en ce mois de février 2016, les résultats d’une enquête auprès des ménages sur leur ressenti à propos de la reprise économique et leurs représentations de la consommation. De quoi mettre un peu de baume au coeur !
Bientôt un retour en grâce de la consommation ?
Si de 2008 à 2013, les personnes interrogées se montraient méfiantes vis-à-vis de la société de consommation, en 2015, la situation ressentie s’améliore (sans toutefois atteindre le niveau d’avant 2008). Pour 13 % des personnes interrogées, la consommation est un plaisir (9 % en 2014), 53 % déclarent avoir acheter sur un coup de tête, contre 36 % en 2014. Le Crédoc évoque un "retour en grâce" de la consommation, le plaisir apparaissant comme un moteur important de l’acte d’achat.
En conséquence, les marchés des biens durables et semi-durables progressent : habillement (+3,5 %), mobilier et gros électroménager (+3,1 %), téléphones (+40,9 %). Lors de l’achat d’un produit, le critère innovation augmente de +8 %. Cette tendance est, d'après le CREDOC, un signe de la reprise et une conséquence du retour de "l’achat plaisir".
En parallèle, les consommateurs intègrent de plus en plus la contrainte écologique et la lutte contre le gaspillage. La consommation se veut plus responsable. Les jeunes, notamment, cherchent à s’affranchir des grandes marques pour se faire leur opinion. Ils s’accommodent, par exemple, des marques de distributeur.
Plusieurs clignotants repassent au vert
D’après le Credoc, les signaux économiques d’une reprise sont en outre présents : baisse des prix, hausse des investissements, croissance du PIB de 1,1 % en 2015.
En raison d’une inflation nulle et d’une hausse relative des salaires, la reprise du pouvoir d’achat se confirme: + 1,7 % en 2015 après +1,1 % en 2014. La consommation a elle aussi rebondi, de 0,6 % en 2014 et de 1,4 % en 2015; début 2016, les intentions d’achat reprennent après le fléchissement lié aux attentats de novembre 2015.
Mais les consommateurs sont conscients que la sortie de crise est progressive et encore incertaine. Toutefois, moins contraints financièrement, ils sont plus optimistes sur leur niveau de vie et sur leur situation financière; ils retrouvent le plaisir de consommer et achètent plus souvent sur un coup de tête.
Les secteurs profitant de la reprise sont surtout les appareils liés à la communication comme les téléphones mais aussi l’habillement, l’électroménager et le vélo.
Si leur pouvoir d’achat continuait d’augmenter, les consommateurs épargneraient moins et dépenseraient plus pour l’habillement, la santé et les soins de beauté. Les plus jeunes valorisent aujourd’hui les achats gratuits générés par Internet. Leur image de la consommation est désormais partagée entre le suivi de la mode et des choix plus raisonnés.