Près de 4 000 médicaments sans ordonnance désormais disponibles sur internet

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Par Laure De Charette Modifié le 18 février 2013 à 3h08

Plus besoin de se déplacer pour aller acheter une pastille pour la gorge, un comprimé contre le mal de tête ou une pilule pour atténuer les maux de ventre… A partir du 1er mars, plusieurs milliers de médicaments disponibles dans les 23 000 pharmacies de France sans avoir besoin de l’ordonnance d’un médecin (et donc non remboursés) seront aussi achetables en un clic, sur internet, et livrables à domicile. L’e-commerce va servir aussi à se soigner ! Le juge des référés du Conseil d’État a en effet ordonné la suspension d'un article du Code de la santé publique relatif à la vente de médicaments sur Internet. Résultat, la liste des médicaments en vente sur internet va passer de 455 à près de 4 000. Le « cyber-pharmacien » de Caen qui avait saisi la haute juridiction a remporté la bataille.

En fait, une directive européenne autorise la vente de médicaments sur internet depuis mai 2011. La France devait donc se mettre en conformité. Depuis le mois de décembre, sans que cela se sache vraiment, on pouvait acheter en ligne 455 médicaments, ceux qui en pharmacie sont directement accessibles par le patient près du comptoir. Un texte a en effet autorisé les pharmaciens adossés à une pharmacie physique à ouvrir des sites internet pour écouler leurs produits. Certains se sont engouffrés dans la brèche, et quelques sites comme Pharma-gdd.com ou LaSante.net ont ouvert, non sans avoir reçu l'aval de l'Autorité régionale de santé dont ils dépendent et s’être déclarés à l'Ordre des pharmaciens.

Mais à partir du 1er mars, on pourra acheter en ligne près de 4 000 médicaments, y compris donc ceux qui nécessitaient jusque-là l’aval ou le conseil du pharmacien et que cer dernier devait aller chercher dans son arrière-boutique.

Le ministère de la Santé a précisé qu'il fixerait prochainement sous la forme d'un arrêté les "bonnes pratiques" en la matière, sachant que l’Organisation Mondiale de la Santé estime que plus de 50% des médicaments proposés à la vente en ligne sont des contrefaçons.

Certains professionnels soulignent déjà les risques sanitaires que présente cette banalisation de la vente de médicaments. « Le médicament n'est pas un bien de consommation ordinaire », rappelle l'Ordre, soulignant que la « sécurité du patient doit rester la priorité de tous » et que « rien ne peut remplacer le conseil relatif au médicament dans une officine, en face à face par le pharmacien ».

A ce jour, plus d’une quinzaine de pays européens ont légalisé la vente de médicaments sur internet. L’Allemagne, le Royaume-Uni, le Portugal, les Pays-Bas, la Suède, etc l'autorisent même pour tous les médicaments, y compris donc ceux délivrés sur ordonnance.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.