Avant la rentrée, Valls et Montebourg se chamaillent dans la cour de récré

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 24 août 2014 à 22h38

Comme si le gouvernement avait besoin d'ouvrir un autre front en cette rentrée extrêmement délicate, voilà qu'Arnaud Montebourg fait entendre une petite musique qui déplait fortement à Manuel Valls… qui l'a fait savoir.

La ligne jaune franchie par Montebourg

La cohérence gouvernementale tant martelée par le premier Ministre a pris un sérieux coup dans l'aile. Lors de sa fête de la rose organisée à Frangy-en-Bresse, le ministre de l'Économie a donné un discours dont les propositions divergent fortement de la politique de l'offre menée jusqu'ici par les deux têtes de l'exécutif.

Arnaud Montebourg veut mettre en place un système dit des « trois tiers » dans la redistribution des économies budgétaires. Le premier tiers irait améliorer le pouvoir d'achat des ménages (représentant des baisses d'impôts de 16 milliards d'euros sur plusieurs années), un tiers pour le soutien aux entreprises, un dernier tiers pour la réduction des déficits. Une règle dont ne veut pas entendre parler François Hollande, qui a rétorqué dans son interview de rentrée du Monde : « À ceux qui disent qu’il faut revoir la stratégie alors même que les mesures viennent tout juste d’être votées, je réponds que toute godille ou tout zigzag rendrait incompréhensible notre politique et ne produirait pas de résultats ».

Une démission ?

Cette « inflexion majeure » dans la politique du gouvernement voulue par le ministre de l'économie — et Benoit Hamon, le ministre de l'Éducation, qui était l'invité d'Arnaud Montebourg —, ainsi que le ton très offensif utilisé lors du discours de la fête de la rose provoque de sérieux remous. Une « ligne jaune » aurait même été franchie par le ministre de l'Économie, juge t-on dans l'entourage de Manuel Valls; non seulement sur la politique menée par le gouvernement, mais aussi en ce qui concerne les déclarations de Montebourg sur l'Allemagne. Ce dernier n'a en effet pas manqué de fustiger la droite au pouvoir outre Rhin.

Le premier Ministre est même « décidé à agir », même si on ignore de quelle manière. Et on le voit mal demander la démission d'un de ses plus importants ministres, populaire qui plus est.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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